« Conduire un tracteur, m'occuper des animaux ou de la vente, je sais le faire. Mais il y a des travaux qui nécessitent une force physique. Je suis la tête mais il me faut un salarié pour les bras. »
Laurette Durivaud s'est installée il y a une dizaine d'années avec son père, Jacques Druaud, céréalier sur 176 ha. Elle a créé un élevage d'autruches et une ferme pédagogique.
« Je peux monter les clôtures, les parcs et les abris. Mais quand il s'agit de démolir un hangar ou de manier des bêtes qui pèsent 100 kg, il faut être deux. »
L'installation s'est faite sans problème administratif. Son père, président d'une coopérative de Nieul-sur-Mer, est connu dans la Charente-Maritime. « J'ai dû me battre contre mon père pour qu'il me fasse confiance. J'ai monté l'atelier d'autruches avant de m'occuper des céréales. Il croyait que je ne le faisais que par expérience, que je partirais. »
Elle démarre avec une demi-SMI, soit 14 ha de terre. L'arrivée des enfants a changé la donne. « Avant, je ne comptais pas mon temps. Rien ne me faisait peur. Mais dès que j'ai été enceinte, je suis devenue moins efficace. »
Quant au remplaçant pris pendant son congé maternité, il a arrêté au bout d'un mois. « Je m'y suis remise. Ma journée ne démarre que vers 9 heures, après le départ des enfants. J'ai parfois l'impression d'être moins crédible. »
Son père approche de la retraite. Elle gardera l'exploitation céréalière mais pas seule. Son mari est mytiliculteur et ne laissera pas la mer pour la terre. Alors, un associé ? Un salarié ? La question n'est pas tranchée.