« A l'entérovec nos références d'éleveurs de vaches laitières, un taux de mortalité de 12,9 % était une catastrophe », expliquent Michelle et François Chavas, aux Haies, dans le Rhône. Depuis 2007, le couple a remplacé son troupeau laitier par 380 noires du Velay. Dix blanches du Massif Central complètent le cheptel depuis l'automne. Le taux de mortalité, plus important en atelier ovin, a surpris le couple. C'est pourquoi ils le surveillent de près, ce qui leur permet d'atteindre une productivité numérique de 2,05. « Un mois avant l'agnelage, les brebis rentrent en bâtiment, détaille François. Elles reçoivent du foin de qualité ou de l'herbe, ainsi qu'un mélange composé de deux tiers de triticale et d'un tiers de luzerne déshydratée. » L'idée est d'avoir des brebis en état, qui produisent du lait pour des agneaux lourds et vigoureux à la naissance.

NE PAS BAISSER LA GARDE

Autre point clé, la surveillance. « Au moment de l'agnelage, l'un de nous est toujours près de la bergerie », insiste Michelle. Les mises bas sont réparties en quatre périodes : mars-avril, juin, septembre et décembre. Le couple a abandonné les trois agnelages en deux ans pour passer au quatre en trois. Le but est de vendre en direct des agneaux toute l'année en caissettes et en magasins de producteurs et de ne pas trop accélérer la remise à la reproduction.

Les associés étaient habitués à suivre individuellement leurs vaches. Ils continuent avec leurs brebis. Ils agissent dès le premier animal malade. « À la naissance, nous surveillons la prise du colostrum, explique François. Si un agneau est trop faible, nous lui donnons du colostrum de vache que nous récupérons dans un élevage. » Ce dernier ne remplace pas celui de la mère car il ne contient pas tout à fait les mêmes anticorps mais il apporte de l'énergie. « Il faut le congeler par petite quantité le plus rapidement possible après la traite, conseille Michel Pocachard, de la chambre d'agriculture du Rhône. Et l'utiliser tout de suite après décongélation. » Michelle et François essaient de laisser les agneaux triples une journée avec leur mère. Les agneaux séparés sont nourris au biberon les premiers jours, puis à la louve.

L'élevage affiche une prolificité élevée de 191 %. Le couple cherche à la limiter pour ne pas pénaliser la mortalité. Il veille à désinfecter les nombrils et les boucles lors de l'identification. Les agneaux ont à disposition de l'argile pour éviter les problèmes de diarrhée et d'ecthyma. Le couple les vaccine contre l'entérotoxémie. Les agnelles sont toujours achetées dans le même élevage, ce qui limite les risques sanitaires. Elles sont vaccinées contre la chlamydiose. Pour faciliter la surveillance, François et Michelle inscrivent un numéro sur le dos de la mère et de l'agneau. « Si nous repérons un agneau fragile, nous retrouvons tout de suite la mère, explique Michelle. Nous changeons de couleur entre les simples et les doubles. » Les mères et leurs agneaux restent un à deux jours dans les cases. Puis elles rejoignent progressivement des petits lots. Les simples sont séparés des doubles. Les premières reçoivent, avec le fourrage, 400 g du mélange céréale-luzerne et les secondes 800 g. Six semaines après l'agnelage, nous diminuons les quantités progressivement.