Coûts pour 126 places

• Terrassement : 12.000 €• Maçonnerie : 116.255 €• Charpente couverte : 138.773 €• Bardage : 22.064 €• Fosse : 25.000 €• Abreuvoirs : 4.980 €• Electricité, plomberie... : 16.580 €• Racleur : 25.000 €• Tubulaires : 44.382 €• Autoconstruction : 25.000 €Total : 430.034 €,soit 3.413 €/place

« Lorsque nous avons pris la décision d'abandonner le plein air il y a cinq ans, je pressentais l'augmentation du prix de la paille, explique Fabrice Beybot, à la tête de 110 limousines à Saint-Fréjoux, en Corrèze, avec sa mère, Josette. C'est pourquoi nous avons opté pour des logettes. »

 

En raison de la topographie du terrain, l'éleveur a choisi de construire deux stabulations de 63 places chacune, côte à côte. Elles sont plus chères que celles sur aire paillée, mais elles ne nécessitent pas d'achat de paille. Leurs frais de fonctionnement sont donc réduits. « Si les 110 vaches consommaient 10 kg de paille par jour à 0,09 €/kg (90 €/t), la dépense s'élèverait à 99 e par jour ! » calcule Jacques Boit, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture. Au bout de cinq mois, la facture atteindrait 15 000 €.

Peu d'achat à l'extérieur

Comme les associés ne produisent pas de céréales, ils sont totalement dépendants des achats extérieurs. L'éloignement des bassins de production induit des frais de transport qui risquent d'augmenter, du fait de la hausse des prix du carburant. Pour l'instant, seul l'achat de sciure est encore indispensable pour le confort des logettes creuses. Au total, sur l'hiver, cela représente une charge de 900 e pour les deux bâtiments. Fabrice réfléchit à l'installation de tapis dans les logettes, qui éviteraient cette charge. Pour le moment, l'apport de la sciure à l'aide de la tracto-pelle équipée d'un godet s'effectue tous les quinze jours à trois semaines, en fonction de la météo. Avec le transport de la scierie, située à quinze kilomètres, et la stabulation, Fabrice consacre environ six heures à cette tâche.« Avec les deux stabulations, nous avons gagné en confort de travail », souligne l'éleveur. Elles sont cons- truites sur le même modèle et comprennent chacune trois cases de vingt et une places (voir l'infographie ci-dessus). Leur fonctionnalité est identique à celle d'une stabulation sur aire paillée. Chaque case dispose d'un parc à veaux et d'un box de vêlage. « Je ne me sers plus beaucoup de ce dernier, ajoute toutefois Fabrice. Les vaches sont plus tranquilles dans une logette pour mettre bas. » Elles se sentent d'autant plus en sécurité qu'elles ne peuvent pas être dérangées. A l'avant, il a fixé des palettes de manière à ce que les veaux ou les autres vaches ne puissent pas entrer. Après quatre hivers, le taux de mortalité ne dépasse pas 2 %, soit 6 à 7 % de moins qu'en plein air. « Avant, je ne surveillais pas les vaches pendant la nuit, signale aussi l'agriculteur. Depuis qu'elles logent dans le bâtiment, je passe dans les stabulations à 2 heures, puis à 4 heures, car je n'ai pas de caméra de surveillance. » Le parc à veaux est une aire paillée contre le long pan de la stabulation. Les veaux y accèdent par un passage sélectif classique. La consommation de ce parc est faible et le curage n'a lieu qu'une fois par an, à la sortie des animaux.« La mise à la reproduction ne se déroule pas dans les bâtiments », ajoute Fabrice. Les risques de glissades sur les aires raclées sont donc limités. Les vêlages sont calés à la fin de l'hiver pour que la venue en chaleur des vaches corresponde au lâcher du troupeau à l'herbe.

Animaux calmes

« Dans la stabulation, les animaux sont beaucoup plus calmes que sur une aire paillée », remarque Jacques Boit. La logette constitue un refuge. De plus, les lots restent fixes au cours de l'année. La hiérarchie du groupe n'est donc jamais bouleversée.« Le système de logettes avec raclage du lisier implique un surcoût à la construction comparé à un logement sur aire paillée, précise le conseiller bâtiment. La totalité de la surface du bâtiment est bétonnée. » Fabrice a aussi investi dans un racleur automatique à chaîne et dans une fosse à lisier de 950 m3 dont la capacité de stockage est de cinq mois. Au total, le prix du bâtiment s'élève à 3 413 e par place. « Par rapport à une aire paillée, le surcoût est d'environ 1 000 e par place », explique Jacques Boit. « En 2023, quand j'aurai fini de rembourser le prêt du bâtiment, les frais de fonctionnement seront réduits à une portion congrue, se réjouit Fabrice. Et depuis que j'ai abandonné le plein air, nous sommes excédentaires en fourrages ! »

« Grâce aux logettes, j'économise 15 000 e par an »

 

Les points forts Les points faibles

• Pas d'achat de paille.• Animaux calmes.• Travail réduit. • Confort de travail. • Moins de mortalité qu'en plein air.

• Prix plus élevé qu'une stabulation à aire paillée. • Auges non adaptées à la distribution de concentrés.

 

Temps d'astreinte limité

L'astreinte est réduite dans les stabulations avec la distribution des balles rectangulaires de foin une fois par semaine. Le temps de travail quotidien est lié essentiellement à la surveillance. « Je suis toujours présent lorsque je mets en marche le racleur électrique deux fois par jour, précise Fabrice. Le temps de travail minimum est de 1 h par jour. Seul inconvénient, le système de râtelier « antigaspillage » avec festons ne permet pas de distribuer de concentrés. Mais les besoins importants des animaux correspondent à la mise à l'herbe. Grâce aux festons, Fabrice n'a pas besoin d'écorner les vaches. « Lorsque je veux bloquer l'une d'entre elles, je peux l'isoler dans le box de vêlage qui dispose d'un cornadis, explique Frabrice. Pour la prophylaxie, j'installe le couloir de contention sur une aire de raclage. Les trois cases communiquent et toutes les vaches peuvent défiler rapidement. »