En regroupant trois exploitations, les associés du Gaec Vetker et Grevelman ont fait le choix d'automatiser l'alimentation du troupeau laitier lors de la construction du nouveau bâtiment pouvant accueillir 225 vaches laitières. Basés à Lutten, au nord des Pays-Bas, ils exploitent 115 ha de surface fourragère et produisent 1,5 million de litres de lait avec 150 vaches.

Contrairement à l'alimentation, la traite n'est pas robotisée. Hans Vetker, son épouse Herma et leurs associés, Hendrik Jan et Henry Grevelman, utilisent un roto de trente-six postes en traite intérieure. Pour le robot d'alimentation, ils ont choisi le Triomatic T40 de chez Trioliet, avec dépôts de stockage dans le bâtiment d'élevage. Un bol de 3 m3 suspendu à un rail se déplace dans les trois couloirs d'alimentation sur plus de 300 mètres.

MULTIPLIER LES DISTRIBUTIONS

Auparavant, les éleveurs utilisaient un bol mélangeur attelé derrière un tracteur. La totalité de la ration était distribuée quotidiennement en un seul passage. Pour l'organisation du travail, ce système mobilisait plusieurs matériels, de la main-d'oeuvre et du temps. Aujourd'hui, le bol automatisé distribue la ration semi-complète fractionnée en quatre repas par jour. L'augmentation du nombre de distributions favorise la valorisation des aliments. « On se rend compte qu'il reste très peu de refus dans l'auge. » Le Triomatic est actif depuis trois mois seulement. « Le rythme de croisière hivernal est presque atteint. Cependant, nous souhaitons modifier la programmation à partir de cet été afin de faire pâturer les vaches durant la journée et passer à cinq distributions entre la traite du soir et du matin », explique Hans.

L'alimentation robotisée a engendré une augmentation de la qualité du lait, avec un taux protéique de 34 pour 1 000 et un taux butyreux de 44 pour 1 000. « Nous avons diminué en matière grasse mais augmenté le taux protéique. » Les associés se réjouissent de cette qualité, due en partie, selon eux, à la fréquence de l'alimentation et à l'ambiance dans la stabulation.

Le robot est une idée qui nous est venue avant la conception du bâtiment. De ce fait, la stabulation est entièrement adaptée au passage du bol et à l'intégration du Triomatic. « Nous ne pourrions pas revenir en arrière aujourd'hui car les couloirs sont bien trop étroits pour accepter un tracteur. En contrepartie, nous avons optimisé la place pour les vaches. Elles disposent de 225 logettes et de 5 m² chacune d'aire d'exercice reposant sur caillebotis (avec une capacité de stockage de 7 000 m3). La surface totale du bâtiment réservé aux laitières est de 3 750 m² », se félicitent les associés. Dans un coin du bâtiment et proche des silos d'ensilage d'herbe et de maïs est installé le stockage du Triomatic, appelé « cuisine »

Le robot est conçu en deux parties. La première comprend le dépôt de stockage des fourrages sur tapis à chaînes. Il est adapté pour accueillir des fourrages conditionnés sous différentes formes : en vrac comme les pommes de terres, en balles rondes ou carrées et en blocs (ensilage). « La capacité de stockage est de 225 m² et elle nous permet de tenir plusieurs jours », affirme Hans. Il désile une fois par semaine à l'aide d'une chargeuse articulée munie d'une désileuse de blocs pour l'ensilage d'herbe et de maïs, et d'une griffe pour les balles de foin. Grâce à une télécommande, il pilote les tapis depuis la chargeuse afin de poser les balles contre les précédentes encore stockées.

Lors de la préparation d'une ration dans la « cuisine », le fourrage est découpé par une double scie associée à un rouleau démêleur. Les vitesses de coupe, de descente et de profondeur sont programmables depuis l'écran tactile. La découpe s'effectue en biais pour éviter la chute d'aliments non découpés dans le convoyeur. Une fois découpés, les aliments sont convoyés dans le bol. Ce dernier assure uniquement le mélange. Il est exempt de couteaux, la coupe se faisant avec la double scie. Le mélange assuré par deux vis ne dure que quelques minutes. La paroi intérieure est recouverte d'un revêtement en polyéthylène limitant l'usure et la corrosion. Chaque aliment grossier est préalablement pesé dans le convoyeur reposant sur 6 pesons.

Le bol suspendu par chaîne est également doté d'un système de pesée. Les aliments sont intégrés dans le bol avec précision. Les concentrés stockés en silo tour sont incorporés par des vis. Le bol se déplace ensuite dans les couloirs d'alimentation. La distribution s'effectue par tapis. Un racleur positionné sous le bol repousse le fourrage. En cas d'obstacle sur le parcours, le bol s'arrête automatiquement grâce à des capteurs placés derrière les pare-chocs. Pendant le cycle de distribution, la scie commence à préparer la ration suivante. Deux heures et demie sont nécessaires pour distribuer les quatre repas. Le programmateur permet aux associés d'adapter différentes rations selon la productions des vaches. Elles reçoivent un complément au distributeur automatique. Le bol est dirigé précisément vers le lot de vaches sélectionné grâce à un système d'aiguillage et des capteurs de positions.

Le Triomatic fonctionne en 380 volts. Il émet très peu de bruit, ce qui procure de la sérénité au troupeau. De leur côté, les associés apprécient l'indépendance et le confort de leur investissement.