Est-ce à cause du prix du lait ou des conditions météorologiques estivales ? Toujours est-il que la collecte laitière française a moins marqué le pas cet été qu'à son habitude. Depuis le début de la campagne, elle se situe 8 % au-dessus du profil moyen des dix dernières années. Fin novembre, elle était en avance de 83 000 t par rapport à l'an dernier. Cela n'évitera pas une sous-réalisation dans l'Hexagone. Si les livraisons se maintiennent jusqu'en mars à leur niveau de 2010-2011, cette sous-réalisation passera sous la barre du million de tonnes. Reste que les allocations de fin de campagne ne sont pas au niveau que certains espéraient, avec des politiques très différentes d'une entreprise à l'autre. Des éleveurs envoient déjà des vaches à l'abattoir.

Ce dynamisme est également perceptible dans les autres pays de l'Union européenne (UE). En particulier dans l'Europe des Quinze. Le Royaume-Uni affiche une reprise des livraisons de 0,9 %. L'Irlande (+ 6,8 %) poursuit sur sa lancée de 2010. L'Allemagne aussi (+ 2,2 %). Le Danemark (- 1,2 %) et les Pays-Bas (- 0,1 %) se montrent plus prudents, gardant à l'esprit leur dépassement pendant la campagne précédente.

Du côté des fabrications, la poudre de lait écrémée (PLE) tire son épingle du jeu dans l'UE. La Nouvelle-Zélande se concentre sur la fabrication de poudre grasse et le marché chinois. Entre janvier et août, l'UE a accru sa production de PLE de 14,1 %. Cette hausse concerne surtout la France (+ 17,7 %) et l'Allemagne (+ 14,5 %). Elle s'est accentuée fin septembre dans l'Hexagone (+ 24,4 %). L'UE garde un avantage sur le marché mondial des PLE par rapport à l'Océanie, même si l'écart s'est resserré. Cela lui a permis de percer en Chine et en Algérie. Côté français, les ventes à l'étranger de crème, de fromages et de poudre de lactosérum renforcent l'excédent commercial, qui atteindrait 2,4 milliards d'euros comme en 2010.