Les vins français retrouvent la cote à l'étranger. Durant les neuf premiers mois de 2011, les exportations progressent de 6 % en volume et de 16 % en valeur par rapport à la même période en 2010, selon les chiffres d'Ubifrance. Elles atteignent 9,5 millions d'hl pour une valeur de 4,2 milliards d'euros. Les exportations de cognac progressent également : + 5 % en volume et + 9 % en valeur. Ces chiffres confirment le retour en grâce de l'offre française, après une année 2009 qui fut catastrophique pour la filière et une année 2010 de convalescence. Trois destinations tirent le marché : la Chine, Hong Kong et les Etats-Unis. La Chine s'est prise de passion pour le vin. Bordeaux y est la référence. Hong Kong est devenue une porte d'entrée vers ce marché depuis qu'elle a supprimé toutes les taxes douanières sur le vin. Et les Etats-Unis se remettent à acheter des crus après y avoir renoncé à la suite de la crise boursière de 2008.

Bordeaux, la Champagne, les Côtes du Rhône et la Provence enregistrent les plus fortes hausses. A Bordeaux, Xavier Sanchez, directeur commercial export de Producta (22 M€ de CA à l'export), se félicite d'une croissance à deux chiffres de ses affaires à l'international. « Hong Kong et la Chine sont, pour nous, de vrais moteurs de croissance. À cela s'ajoute le Japon qui, malgré la catastrophe de Fukushima en mars, relevait déjà la tête en juin à Vinexpo », indique-t-il.

Pour Philippe Brel, directeur du Cercle des vignerons de Provence (entre 4 et 5 M€ de CA à l'export), la réussite s'explique surtout par une demande croissante sur les marchés matures, en faveur des vins rosés. « Nos efforts de communication commencent à payer. Aujourd'hui, tous les gros importateurs américains veulent au moins une référence de rosé de Provence, alors que, par le passé, notre couleur avait du mal à se placer. » Ni l'un ni l'autre ne ressentent les effets de la crise de la dette et constatent qu'on en parle surtout en Europe.