Le froid et la neige de décembre 2010 ont réduit l'offre et provoqué une hausse des cours. Mais ils ont aussi gêné les livraisons. La reprise a été de courte durée. Les cours des salades ont chuté en janvier 2011 et ne se sont plus redressés. La crise a duré de mi-février à mi-avril et des cultures ont été détruites au champ. Peu de producteurs ont couvert leurs coûts. Ces prix bas ont pesé sur ceux de la mâche et de l'endive. En chou-fleur, l'offre a été abondante à cause d'un hiver doux. L'export et la surgélation ont fluidifié le marché, mais les cours sont restés inférieurs à ceux de 2009 et 2010.
Les primeurs sont arrivées avec deux à trois semaines d'avance. En carotte, l'export a été actif en début de campagne, mais les cours se sont révélés peu satisfaisants. Les artichauts et les pommes de terre s'en sont mieux sortis. Fin mai, la crise sanitaire liée à la bactérie E. coli a complètement perturbé les marchés. Les ventes de concombres, mis en cause à tort, se sont arrêtées durant quelques jours, et celles de tomates ont été réduites. L'Allemagne a fermé ses frontières, de même que la Russie, ce qui a limité les débouchés à l'export. Le report de volumes espagnols, belges et hollandais vers la France a fini de saturer le marché et les cours ont plongé.
En début d'été, rendus méfiants par cette crise, les consommateurs se sont détournés des légumes à manger crus : concombres, tomates ou salades. Le temps humide de juillet les a incités à se reporter sur les légumes à cuire, courgettes, aubergines ou carottes, qui ont bénéficié de prix plus corrects. Les cours des concombres et des tomates ne se sont redressés légèrement qu'en fin de campagne, mais ils sont restés inférieurs à la moyenne quinquennale et aux coûts de production. Pour les producteurs de tomates, l'embellie de 2010 aura été de courte durée. Quant aux producteurs de concombres, ils attendent toujours la compensation de leurs pertes !