Les surfaces de colza, qui progressent de 90 000 ha par rapport à l'an dernier, s'élèvent à 1,555 million d'hectares. Cette hausse concerne tout le territoire. Les régions Centre, Champagne-Ardenne, Bourgogne, Lorraine et Picardie concentrent à elles seules près des deux tiers de la surface nationale. Les rendements ont créé la surprise et s'affichent souvent en hausse. Le Nord-Pas-de-Calais réalise la meilleure performance avec plus de 47 q/ha. Le rendement moyen national (34,5 q/ha) progresse de 1,6 q/ha, mais reste bien en deçà du record de 2009 (37,5 q/ha). La production globale atteint 5,35 Mt, soit 540 000 t de plus qu'en 2010, mais 200 000 t de moins que le record historique de 2009. En revanche, la production allemande s'effondre à moins de 4 Mt (5,75 Mt l'an dernier). Les surfaces sont en baisse et les rendements enregistrent une forte chute (29 q/ha, contre 39 q en 2010).

La production européenne recule d'autant, à 19 Mt, contre 20,6 Mt en 2010. La production mondiale est, de son côté, à peu près stable, à 56 Mt. Elle est assurée à 90 % par le Canada (13 Mt), l'UE, la Chine et l'Inde.

La campagne de commercialisation se déroule sur fond de situation économique instable et d'interrogations sur les perspectives de croissance et de consommation, qui éclipsent partiellement les fondamentaux. Mais les oléagineux restent tirés à la hausse par nombre de facteurs. D'une part, les récoltes américaine et chinoise de soja sont en baisse, alors que la consommation mondiale continue de progresser. Malgré une production sans doute élevée en Amérique du Sud au printemps prochain, le bilan mondial du soja est déficitaire. D'autre part, une baisse des surfaces de colza pour la récolte 2012 semble se confirmer, surtout en Ukraine. Enfin, le bilan européen du colza est très déficitaire, alors que les capacités européennes de trituration se sont accrues. Autant d'éléments qui devraient contribuer à maintenir durablement les cours du colza.