Un lot de graines germées et un mauvais diagnostic auront suffi à déstabiliser la filière européenne. Au départ, c'étaient les concombres espagnols. Puis les tomates, les salades et même les pêches et nectarines, en provenance de plusieurs pays européens, ont eux aussi été incriminés. Avant que ne soit clairement établie la responsabilité de graines germées, c'est toute la filière des fruits et légumes qui a souffert de la suspicion de contamination par la souche mortelle Ehec de la bactérie E. coli.

Entre les premiers cas mortels déclarés, le 26 mai 2011, et la mise en cause du véritable coupable, deux semaines se seront écoulées. Elles auront entraîné chacune près de 400 millions d'euros de pertes pour le secteur des fruits et légumes à l'échelle européenne, selon le Copa-Cogeca. À l'issue de ce laps de temps, une crise de confiance des consommateurs s'est installée.

« La promesse de remboursement du préjudice “à l'euro près”, n'a pas eu lieu et il ne se fera pas », déplore Angélique Delahaye, présidente de Légumes de France, qui évalue les dommages à 30 millions d'euros pour l'Hexagone. Le ministre de l'Agriculture a pourtant présenté un plan d'action en septembre. « Une fraise des bois dans la bouche d'un éléphant », tranche Légumes de France. Interfel a par ailleurs réussi à faire valoir auprès de Bruxelles un programme de promotion pour 4,3 millions d'euros. « Ces actions auront un effet positif, mais elles arriveront trop tard et ne bénéficieront pas forcément à ceux qui ont le plus souffert de la crise », constate Angélique Delahaye.

LUTTE OBLIGATOIRE

Autre fait marquant de l'année, le 15 décembre, le règlement intérieur de la caisse de solidarité a été signé. Cette caisse doit permettre d'indemniser les producteurs touchés par des pathogènes faisant l'objet de mesures de lutte obligatoires, tels que la sharka des prunus, l'enroulement chlorotique de l'abricotier, le cynips du châtaignier, la mouche du brou de la noix, le feu bactérien... Les premières demandes d'indemnisation ont été validées dans la foulée.