Pour aller plus loin dans l'expérimentation de l'Institut de l'élevage, le lycée agricole de Charolles a testé une conduite avec les agneaux en bergerie et les brebis qui rentrent seulement pour la nuit. Le jour, elles profitent de la pâture. Résultat, les agneaux sont vendus vingt-huit jours plus tôt que le lot conduit à l'herbe, quasiment en même temps que le lot conduit en bergerie de la naissance au sevrage.

Quelques contraintes. « Pour mettre en place une telle technique, il faut disposer d'une parcelle proche de la bergerie », souligne Laurent Solas de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. L'éloignement de la parcelle réduirait vite l'intérêt et la rentabilité du système.

« La séparation des brebis et des agneaux tous les matins est facile au bout de trois ou quatre jours, ajoute-t-il. Au début, les mères ont tendance à rester près de la barrière, mais elles se rendent vite compte qu'elles vont retrouver leur(s) petit(s) le soir et profitent de l'herbe. »

Pas plus d'astreinte. S'il faut compter un peu de temps tous les jours pour rentrer et sortir les animaux, il en faut moins pour pailler car la litière se salit moins vite. « Le temps pour distribuer les concentrés et des fourrages est aussi plus limité qu'en bergerie, note Laurent Solas. Au final, le bilan travail, pour les deux conduites, est équilibré. »

Gain économique. Le solde sur charges alimentaires et frais sanitaire est de 3,53 €/kg de carcasse produit pour le lot conduit en pâturage de jour. Cela représente 0,33 €/kg de plus que le lot bergerie intégrale. Les meilleurs résultats sont enregistrés par la conduite « brebis et agneaux » à l'herbe. « Mais la conduite avec les agneaux en bergerie est moins risquée, conclut Laurent Solas. Car on vend plus tôt, en période de prix plus favorable. Et la conduite à l'herbe implique d'avoir des brebis très laitières pour éviter une trop grande hétérogénéité de poids. »