Agriculteur à Brion, dans le Maine-et-Loire, Jean-Maurice Leroy est l'un des trois associés du Gaec de l'Osinier.
Le groupement produit un million de litres de lait par an et exploite 175 ha, dont 20 ha de maïs semences et 2 ha de pépinières sous contrat.
Ces deux productions nécessitent l'embauche de travailleurs saisonniers, à temps partiel dans le premier cas et à temps complet dans le second cas.
Date limite pour postuler
« Pour castrer le maïs, nous avons besoin de dix personnes entre le 15 et le 30 juillet, détaille Jean-Maurice Leroy. En pépinière, le rempotage des 75.000 plants mobilise sept saisonniers du 20 au 25 juin, puis à nouveau du 20 octobre au 10 novembre. »
Au fil du temps, le Gaec s'est constitué un carnet d'adresses. Malgré cela, il doit recruter chaque année entre trois et dix nouvelles personnes. « Notre façon de faire a évolué. Aujourd'hui, nous ne prenons plus de candidature par téléphone. Les gens doivent écrire et nous fixons une date limite pour postuler : cinq jours avant le début du chantier. »
L'embauche est précédée d'un entretien individuel et d'une visite de toute l'exploitation. L'ensemble dure entre 45 et 60 minutes. « Au cours de l'entretien, nous resituons la tâche du saisonnier dans le cycle de production et dans l'équilibre de l'exploitation.
Par exemple, nous expliquons que, si la castration du maïs est mal faite, le champ risque le déclassement. En pépinière, nous insistons sur l'assiduité. C'est un travail d'équipe. Si un saisonnier ne vient pas, ce n'est pas un septième de performance perdu, mais bien plus. »
Recrutement de proximité
Il y a une dizaine d'années, Jean-Maurice Leroy a participé à la mise en route du « livret d'offres d'emplois saisonniers agricoles du Baugeois-Vallée ». Aujourd'hui, le Gaec diffuse ses offres uniquement par ce canal. Ce document est édité tous les deux ans par la chambre d'agriculture. Il est diffusé gratuitement et localement à 8.000 exemplaires.
« En tant qu'employeur, nous acquittons un droit d'inscription de 40 € pour deux ans. Outre les coordonnées de l'exploitation, la production et la tâche à effectuer (par exemple, la castration), le document précise la durée et la période d'embauche, le nombre de places à pourvoir, le temps de travail et les conditions de recrutement (par exemple, écrire un courrier). Le Gaec a fait le choix d'un recrutement de proximité, “parce que cela rime avec assiduité” », constate Jean-Maurice Leroy.
« Castrer le maïs est un job d'été, qui fait partie de la culture des jeunes d'ici. Nous n'avons pas de mal à trouver des lycéens ou des étudiants. » Le recrutement est, en revanche, plus difficile en pépinière. Les femmes sont plus nombreuses à postuler que les hommes pour un travail qui reste physique.
« Dans ce contexte, il faut savoir susciter l'assiduité au travers de bonnes conditions de travail », estime Jean-Maurice. C'est pour cette raison qu'il limite à sept heures les journées de travail, rémunère la pause de l'après-midi (dix minutes) et met à la disposition des saisonniers une cuisine-salle à manger chauffée.
Durée du temps de travail
Le travail peut être effectué à temps complet ou partiel. La castration du maïs entre dans cette dernière catégorie. En fonction de la météorologie et de l'avancement de la floraison, le temps de travail varie chaque jour. Le saisonnier peut être amené à travailler le samedi ou/et le dimanche.
Expert : EMMANUELLE MOUNIER, de la chambre d'agriculture du Maine-et-Loire
« Se former aux techniques de recrutement et de management »
« Être employeur ne s'improvise pas. Il y a trois ans, Jean-Maurice Leroy, pourtant déjà bien expérimenté, a suivi une formation sur l'embauche des saisonniers. Cette session de deux jours est animée par une juriste. Elle permet de faire le point sur toute la réglementation du travail saisonnier agricole.
Dans la vallée de l'Authion, le nombre de salariés agricoles, permanents ou saisonniers, progresse. Cet hiver, nous avons organisé une soirée-débat autour de “l'emploi, un atout pour l'entreprise agricole” et développé deux autres formations axées sur le management. Les employeurs ont besoin de se former à ces techniques qui ne sont pas encore toujours professionnalisées. »