« Le mouton est une production historique sur l'exploitation », raconte Gérard Guéry, 55 ans, agriculteur à Maisons-lès-Chaource, dans l'Aube. « Quand j'ai repris l'exploitation de mon grand-père en 1978, celle-ci comptait 44 ha et 160 brebis. »

En 1992, il reprend une trentaine d'hectares à Chaource, à 9 km de l'exploitation, et une petite troupe. Il atteint ainsi 500 brebis. Sur place, un hangar est transformé en bergerie. Seul avec de plus en plus d'animaux à élever, Gérard Guéry décide alors de chercher du renfort.

« Trouver un associé en élevage ovin dans l'Aube est très difficile, car il reste peu d'éleveurs. J'ai donc opté pour un salarié à mi-temps qui peut me seconder ou me remplacer en élevage aussi bien qu'en cultures. »

Parallèlement, il mise sur l'entraide de deux voisins du village pour la moisson, le ramassage de la paille et parfois les semis. « Cela m'évite d'avoir recours à une entreprise de travaux agricoles. »

Pour bénéficier de matériel neuf et performant sans trop investir, la totalité (hormis deux tracteurs) est en Cuma ou en copropriété avec un ou deux autres agriculteurs. « La surface de l'exploitation étant trop petite pour amortir le matériel, j'ai toujours fonctionné comme cela. Mais il faut avoir l'esprit Cuma pour que cela réussisse », prévient-il.

En 2003, Gérard Guéry reprend 25 ha à Maisons-lès-Chaource pour y implanter des cultures destinées à la vente afin d'augmenter le revenu complémentaire à celui du troupeau.

Aujourd'hui, l'exploitation comprend 67 ha et une bergerie de 400 places sur le site principal de Maisons-lès-Chaource et 31 ha de prairies permanentes ainsi qu'une bergerie de 200 places à Chaource.

Le blé, l'orge de printemps et le colza sont destinés à la vente tandis que la luzerne, l'orge d'hiver et les prairies permanentes servent à l'élevage.

Agneaux de Noël et de Pâques

« La plupart des prairies étant situées à Chaource, je réalise une "transhumance" en bétaillère chaque année en avril pour y amener les brebis qui y restent en général jusqu'à la fin de septembre pour agneler ensuite à l'automne, en bergerie, à Maisons-lès-Chaource. »

Sur les 840 agneaux vendus en moyenne chaque année, 330 environ naissent précocement (à la fin d'août et au début de septembre) pour une commercialisation en agneau de Noël, entre le 20 novembre et le 20 janvier, et 450 sont vendus du 1er février au 30 mai sous la marque "Agneau de l'Aube".

« Il y a une demande particulière pour les fêtes de fin d'année. Cela me permet d'étaler la production et la commercialisation et d'obtenir une prime de 11 euros par agneau de Noël, pour atteindre 6 à 7 €/kg. Mais ils sont un peu plus chers à produire car les brebis, rentrées plus tôt à la bergerie pour l'agnelage, consomment plus de concentrés. »

Le reste de la production est écoulé en vente directe, notamment à la communauté musulmane. « Il existe vraiment une demande pour la vente directe, notamment sur la région parisienne. Développer ce débouché pourrait améliorer les résultats économiques de l'exploitation, mais le circuit n'est pas simple à mettre en oeuvre », souligne Gérard Guéry.

La production d'agneaux de Noël, plus rémunératrice, ne peut être développée pour des questions d'organisation du travail mais également parce que Gérard tient à poursuivre la production d'Agneaux de l'Aube, marque dont il a été l'un des fondateurs.

A Maisons-lès-Chaource, dans l'Aube u Surface98 hau AssolementBlé : 16 ha Orge de printemps : 5,5 ha Colza : 16,30 ha Orge d'hiver : 20 ha Luzerne : 3 ha Prairies permanentes : 37 hauCheptel 600 brebis île-de-France

u Répartition du produitu Prix de vente des productions 2008-2009 102,13 € par agneau de 19 kg en moyenne, soit 5,37 €/kgu Produit brut exercice 2009141 418 €u Charges opérationnelles66 352 €u Charges de structure41 782 €u Charges de personnel12 913 €u EBE 18 254 €u Evolution de l'EBE