« Les cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) ont fourni un fourrage riche et appétent à nos brebis gestantes », se réjouit Jérôme Bertholon, directeur de l'exploitation du lycée agricole de Moulins-Neuvy. Cette interculture s'insère entre la récolte du blé et le semis du maïs. Elle contribue à une meilleure autonomie de l'exploitation.

Cent trente et une brebis et agnelles île-de-France ont pâturé les 6,6 ha, implantés à la fin du mois de juillet, du 11 octobre au 20 novembre. « Après quarante jours de pâturage, les notes d'état corporel ont augmenté de 0,15 (1), constate-t-il. Celles des agnelles sont restées stables. Elles sont encore en phase de croissance alors que les brebis n'ont que des besoins d'entretien. » Les notes en fin de pâturage s'établissent entre 3 et 4 et sont plus homogènes qu'à l'entrée dans la parcelle. Au début du pâturage, on comptait vingt-deux femelles maigres, notées entre 1 et 2, elles ne sont plus que huit à la fin.

Les espèces implantées répondent à un triple objectif. En plus de piéger les nitrates, elles doivent restructurer le sol en apportant de la matière organique en quantité importante et fournir un fourrage appétent et d'une bonne valeur alimentaire. Il s'agit du RGI, de l'avoine, du seigle, de la vesce, des trèfles, du colza et de la navette. « Nous avons donc éliminé des espèces comme la moutarde ou la phacélie, qui ne sont pas très appréciées des animaux », explique Jérôme Bertholon.

DES ESPÈCES APPÉTENTES ET PEU CHÈRES

Le lycée a implanté huit mélanges différents (lire l'encadré) pour les comparer. Certaines semences étaient fermières pour réduire les coûts. « Le mélange de l'avoine avec les trois trèfles a été bien consommé », constate Jérôme Bertholon. Ce fourrage est très appétent. Le gaspillage a été moins important que pour les mélanges d'avoine ou de seigle avec de la vesce. Les espèces au port dressé sont plus piétinées que les trèfles, par exemple.

Côté rendement, la moyenne des huit bandes s'élève à 2,5 t de MS par hectare, avec une fourchette qui va de 1 t de MS/ha pour le RGI pur à 4,4 t pour le chlorofiltre 24. Le mélange de RGI et de colza, avec 3,6 t de MS récoltées par hectare, figure aussi dans le groupe de tête au niveau production. Il a aussi été bien consommé. L'année prochaine, l'expérience sera renouvelée. Peut-être avec des animaux en lactation.

(1) Noté sur 5.