« Nous ne vendions jamais nos veaux de huit jours plus de 70 ou 80 euros, surtout à partir de juillet, se souvient Daniel Sureau, installé à Courcelles-Frémoy, dans la Côte-d'Or, avec ses enfants Linda et Jonathan. C'est pourquoi nous avons décidé d'augmenter la capacité de notre atelier d'engraissement. »

 

Il en sort aujourd'hui une cinquantaine de jeunes bovins par an, tous nés sur l'exploitation. Ceux issus des 55 prim'holsteins et des 15 brunes sont de race pure ou croisés charolais. Les autres proviennent de la vingtaine de charolaises et croisées de l'EARL.

« Je croise les holsteins et les brunes toujours vides, pas après la seconde insémination, poursuit Daniel. D'autant que je suis attentif à l'index de fertilité des taureaux. J'utilise aussi le sang charolais sur les vaches ayant des défauts morphologiques. »

Il s'agit de taureaux d'insémination ou du taureau présent sur l'exploitation pour les rattrapages. En matière de choix génétique, Daniel privilégie les mâles avec un index pour le développement musculaire jamais inférieur à 125 ou 130. Ses vaches ont de bonnes qualités maternelles.

Du temps pour la finition

Lorsque l'EARL a construit son nouveau bâtiment d'élevage laitier en 2007, elle a prévu un appentis de 400 m² pour ses taurillons. Jusqu'à six mois, les veaux holsteins et croisés consomment du foin distribué à volonté. Ainsi que 2 kg par jour d'un mélange constitué pour moitié de pulpe de betterave, d'un quart de luzerne déshydratée et d'un quart de triticale.

A la fin d'août ou au début de septembre, au sevrage des broutards, les animaux sont âgés de 6 à 7 mois. Ils sont alors allotés en case en fonction de leur taille.

Les jeunes bovins reçoivent la même ration : 7 ou 8 kg de matière sèche de foin et d'enrubannage de lofa (1) complétée d'un kilogramme de triticale et d'un kilogramme de tourteau de colza.

A partir d'un an, les animaux disposent de 10 kg de maïs ensilage en plus et de 2,5 kg de concentré par jour. Les jeunes bovins sont vendus entre 16 et 22 mois. Ils affichent des croissances :

- de 1.000 g/j pour les laitiers,

- de 1.100 g/j pour les croisés,

- et de 1.400 g/j pour les charolais.

Daniel estime leur coût alimentaire individuel à 780 euros dont 600 pour le fourrage et 180 pour le concentré.

« L'atelier d'engraissement complète bien notre activité laitière, considère-t-il. Nous avons déjà notre matériel de culture et de récolte pour produire suffisamment de fourrage. Nous intensifions nos prairies temporaires pour faire de l'enrubannage de lofa ou d'un mélange de ray-grass anglais, trèfle et fétuque. »

Les carcasses des taurillons holsteins pèsent en moyenne de 370 à 380 kg, celle des croisés entre 400 et 410 kg et celles des charolais 450 kg. En 2010, la marge dégagée est meilleure qu'en 2009 grâce à la progression des cours depuis l'automne. Elle se situe entre 150 et 250 euros par animal.

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(1) Hybride de ray-grass d'Italie et de fétuque.

 

Les prix

Les carcasses des jeunes bovins sont vendues :

2,44 €/kg pour les laitiers (O- ou P+)

2,60 €/kg pour les croisés (R=)

3,20 €/kg pour les charolais (R+)

 

 

Des charolaises et des croisées en complément

 

En 1980, lorsque Daniel s'est installé sur une ferme laitière, il a voulu garder les meilleures charolaises de son père et a entretenu la souche. Aujourd'hui, le cheptel allaitant comprend une douzaine de charolaises et une dizaine de vaches croisées.

 

Daniel a toujours privilégié les qualités maternelles des charolaises. En 1977, il se souvient avoir vu son père traire des charolaises parce que les veaux ne pouvaient pas tout boire. « Une bonne production de lait et de bons bassins sont des atouts pour produire des veaux à moindre coût », assure-t-il.