« Ce stage nous aura fait gagner cinq ans », estime Françoise Damians, en EARL avec son mari sur 90 hectares dans l'Ain, avec un quota de 345.000 litres de lait. Elle a suivi le stage « cultivons l'humain sur nos fermes » proposé depuis deux ans par l'Association de formation collective à la gestion de l'Ain. Jean-Luc Fromont, animateur de l'Afocg, a participé à sa mise au point : « Nos adhérents disaient : je suis toujours débordé. Vais-je tenir longtemps ? Avec Brigitte Chizelle, notre formatrice, nous avons élargi la formation au-delà de l'organisation du travail. »
Se projeter
Françoise Damians reprend : « Mes enfants partis, je voulais me réinvestir dans mon travail. La formatrice m'a demandé de m'imaginer dans quinze ans. Un projet nous titillait, mon mari et moi : l'agrobiologie. Depuis le stage, je me suis formée. Le 1er octobre, on se lance. »
Ne pas rester dans la plainte est un axe fort de ce stage. Eric Renaud, en SCEA avec son épouse, exploite 110 ectares (quota de 400.000 litres). Il a suivi ce stage, tout comme sa femme un an plus tôt. « Elle est allée au bout de son projet : accueillir des enfants en difficulté. Comme elle trait moins et que je suis adjoint au maire, mon planning explose.
Depuis la formation, je pense lâcher le lait ou la mairie. Le regard des autres ne doit pas nous paralyser. J'avais du mal avec les salariés. Aujourd'hui, j'ai une stagiaire en Bac Pro avec qui je m'entends. J'ai compris que cette entente est essentielle, même si tout ne va pas comme je voudrais. » Françoise conclut : « En formation, nous avons classé nos tâches entre urgent, important et essentiel. Chez moi, l'urgent est la base de la pyramide et l'essentiel le haut. Je veux inverser cette répartition, redéfinir nos priorités, sortir de l'urgence. »
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