Les surfaces de pomme de terre de conservation augmentent cette année de 1 %, à 117 900 ha, dont 41 000 dans le Nord-Pas-de-Calais et 27 300 en Picardie. Les rendements sont en baisse dans toutes ces régions, et le rendement moyen national (41,2 t/ha) perd plus de 3 t/ha par rapport à 2009, pour une production totale d'environ 4,86 Mt, en baisse de 370 000 t. Les variétés dominantes sont agata, marabel et melody. En recul permanent, la bintje représenterait encore 20 à 25 % des surfaces.

La campagne s'est déroulée sans incident sanitaire majeur, si bien que la récolte est de bonne qualité et ne devrait pas susciter d'inquiétude quant à son aptitude à la conservation. Il convient toutefois de noter un manque de gros calibres dû aux conditions sèches au cours de la tubérisation. De même, la teneur en matière sèche est plutôt moyenne à faible, avec, au niveau de la transformation, un rendement industriel de 8 à 10 %, moins bon qu'à l'accoutumée, et donc une augmentation d'autant des volumes travaillés.

L'année n'a pas été plus favorable chez nos voisins. En raison de rendements inférieurs à ceux de l'année dernière, et en dépit d'augmentations de surface en Belgique et aux Pays- Bas, la production globale des cinq principaux pays producteurs d'Europe de l'Ouest (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays- Bas, Belgique et France) perd environ 1,1 Mt, à 23,8 Mt.

Cette baisse des rendements et de production affecte également d'autres pays comme l'Italie et l'Espagne, où la production est en chute de près de 10 %. Le scénario est identique dans les pays de l'Est. Quant à la Russie, elle n'aurait récolté que 22 Mt, contre 31 Mt en 2009.

Les prix historiquement bas n'ont pas empêché une baisse de la consommation des ménages français en 2009-2010. Une légère reprise serait désormais perceptible, malgré des prix qui ont fortement progressé, de 20 à 100 % selon les variétés.