Les surfaces poursuivent leur progression et gagnent 8 000 ha, pour atteindre 381 000 ha. Après trois années de record de rendement, cette campagne marque le retour à la normale. Malgré des conditions météo défavorables en début de végétation, les rendements parviennent à un niveau correct, de l'ordre de 83 t/ha à 16 %, mais en retrait de plus de 10 t/ha par rapport à 2009. En cause, surtout la richesse en sucre, qui atteint à peine 18 %, contre 19,5 % en 2009. Le rendement en sucre serait ainsi d'environ 12,8 t/ha, contre 14 t/ha en 2009. La récolte de betteraves serait donc en baisse de 9 %. Par ailleurs, les moins bonnes conditions d'arrachage conduisent à une dégradation sensible du taux de tare terre, à près de 10 %, contre moins de 7 % en 2009.
Au niveau mondial, la campagne actuelle est marquée par une succession d'événements climatiques inhabituels, parmi lesquels « La Niña », qui ont contrarié les récoltes de canne et de betterave. C'est le cas en Union européenne, en Chine, en Indonésie mais aussi en Russie, où la production de sucre pourrait être amputée de 25 %. Si malgré tout la production mondiale est attendue en hausse (entre 165 et 170 Mt), certains pays, comme le Pakistan, traditionnellement exportateurs ou autosuffisants, pourraient être momentanément importateurs.
Après deux ans de déficit, la production mondiale de sucre devrait être excédentaire de 2 à 3 Mt sur la consommation. Tandis que le doute plane toujours sur le niveau réel et la disponibilité des stocks mondiaux (du simple au double selon les analystes), les cours du sucre pulvérisent tous les records depuis plus de quatre ans. Ce niveau élevé a engendré la suspension des droits de douane qui s'appliquent aux importations de sucre de canne brut du 1er décembre 2010 jusqu'au 31 août 2011. La Commission a aussi annoncé mi-novembre son intention d'accroître le contingent d'exportation vers les pays tiers pour le porter à 1 Mt.