« Nous économisons 2 kg de paille par couple mère-veau et par jour depuis que nous avons remplacé l'aire raclée par des caillebotis », se réjouissent Bernadette et Jean Van de Wiel, à Aix, dans la Corrèze.

Sur six mois, et avec 54 limousines qui profitent de l'installation sur les 100 du troupeau, cela représente une économie de 20 tonnes par an. A 0,11 €/kg, cela réduit la facture de paille de 2.200 euros par an.

« Nous avons aussi gagné du temps, constate Jean. Avant, je devais racler l'aire bétonnée tous les deux à trois jours. » Les animaux étaient aussi moins propres qu'aujourd'hui. Il est plus agréable de rentrer dans les cases pour réaliser les traitements. « Les odeurs d'ammoniac sont également moins présentes qu'à l'époque de l'aire raclée, constate Bernadette. Les vaches sont plus calmes sur les caillebotis, car elles ne courent plus. »

Autoconstruction

Les travaux se sont étalés sur deux mois environ. Jean les a réalisés avec l'aide d'un voisin. Il a d'abord « arraché » l'aire bétonnée et démonté les cornadis. « Nous avons aussi déplacé le couloir d'alimentation et éliminé l'aire paillée qui accueillait une dizaine de génisses. »Aujourd'hui, le bâtiment comprend deux aires paillées sur dix mètres de profondeur. Elles accueillent respectivement 40 et 14 vaches. Le caillebotis est placé à côté, séparé par une bordure de 15 cm, sur une fosse de quatre mètres de large. Le couloir d'alimentation sur cinq mètres prend place dans la continuité, contre le long pan.La profondeur de la fosse est de deux mètres. « Nous avons monté des murs en parpaing banché tout autour et un mur de refend au centre pour le brassage du lisier », précise Jean. Barrières et cornadis ont été remontés le long des caillebotis. Les deux barrières à chaque extrémité du caillebotis peuvent se fermer. « Nous pouvons ainsi bloquer les animaux sur les caillebotis pendant le paillage », explique Jean.Les abreuvoirs, en revanche, sont neufs. Ce sont des modèles à niveau constant avec boule et réservoir de 100 litres. Les animaux peuvent ainsi se succéder rapidement pour boire. Les associés n'ont pas remonté les équipements précédents, car ceux-ci occasionnaient du lapage et un salissement de la litière.« Si les prix de la paille flambent de nouveau, j'envisage aussi d'installer des logettes », explique Jean. La consommation de paille ne dépasserait pas 2 kg contre 7 actuellement. « Ce système fonctionne dans la mesure où mes vêlages ont lieu en septembre au pâturage, car il n'est pas question de faire naître des veaux sur caillebotis », avoue cependant l'éleveur.

Le coût

Total : 23 000 € u Pour les caillebotis (4 615 euros), les parpaings et le béton.u Amortissement au bout de onze ans si la paille reste à 0,11 e/kg. A 0,15 e/kg, les économies s'élèveront à 3 000 euros par an et huit ans seulement seront nécessaires pour amortir l'aménagement. 

L'astuce pour Le lisier

Jean ne malaxe pas le lisier dans la fosse pendant l'hiver. « Installer le malaxeur tous les dix jours occasionnerait trop de travail, explique-t-il. Nous malaxons une fois seulement avant l'épandage qui a lieu une fois par an. Cela ne pose pas de problème pour autant, mais nous devons installer le malaxeur deux fois. La première fois sur la prise de force arrière du tracteur. Le lisier plus compact est alors poussé vers l'extrémité de la fosse. Lors de la seconde étape, nous attelons l'appareil sur la prise de force avant du tracteur, l'hélice tourne alors dans l'autre sens et mélange l'effluent de manière homogène. Nous aimerions installer un inverseur qui nous épargnerait l'attelage et le dételage. L'investissement dans un modèle fixe, programmé pour fonctionner dix minutes par jour, ne nous convient pas. Il est gourmand en électricité. »