Les tracteurs de 130 ch sont conçus pour être le tracteur de tête d'une exploitation de polyculture-élevage ou le deuxième tracteur d'un céréalier. Leur principale affectation sera donc le travail au champ.
Soigné. L'arrière du Kubota (photo de gauche) est simple, dépouiillé et soigné. Les sorties hydrauliques sont clairement identifiées.
Hydraulique. De haut de gamme, le Lindner (photo centrale) possède un troisième pont à réglage hydraulique.
Réglable. Seul le bras de droite est réglable sur le Zetor (photo de droite). La prise de force se retourne pour changer de régime.
Trois travaux
Afin de jauger les capacités de trois concurrents, nous leur avons fait réaliser trois travaux classiques d'après-moisson : déchaumage, labour et préparation à la herse rotative.
Sept chauffeurs se sont relayés derrière le volant pour évaluer le comportement lors de chaque travail. Avec la particularité, pour cet essai, de ne pas avoir d'effet d'habitude car la plupart des testeurs prenaient le volant d'un Lindner ou d'un Kubota pour la première fois.
Les épreuves se sont déroulées sur une ferme de polyculture-élevage de Westphalie (nord-ouest de l'Allemagne), dont l'activité se partage entre céréales, cultures énergétiques et engraissement de porcs.
Le chantier a débuté avec un déchaumage à l'aide d'un Lemken de 3 mètres. Il a été suivi d'un labour avec une charrue Kuhn à 4 corps. Enfin, la prise de force a été testée avec une herse rotative Lely de 3 mètres de largeur.
Comme toujours, le déchaumage est l'épreuve de prise en main du tracteur. Elle permet de se familiariser avec les commandes et d'évaluer son comportement à moyenne charge et vitesse relativement élevée.
La charrue est le test le plus important. Elle met tout de suite en évidence les limites du moteur, de l'hydraulique et du relevage. Le travail à la prise de force permet d'évaluer le moteur à 2.000 tr/min et sa capacité à tenir la charge. C'est aussi l'occasion de tester les automatismes, lorsqu'ils sont présents.
Un petit parcours sur route a été effectué avec le déchaumeur relevé afin de tester l'efficacité du compensateur d'oscillations, voire des suspensions de pont et de cabine pour le Lindner. Nous n'avons pas effectué de travail au chargeur car ce type de tracteur n'est pas nécessairement destiné à la manutention.
De toute façon, il n'était pas nécessaire de charger du fumier pour se rendre compte qu'avec son inverseur non synchronisé et placé à droite, le Zétor n'est pas fait pour la manutention.
Deux puissances mesurées
Après une semaine sur la ferme, les tracteurs ont pris la route de la station expérimentale de la DLG (société des agriculteurs allemands) pour y subir une batterie de tests sur piste.
Les ingénieurs ont tout d'abord procédé à un passage au banc de puissance classique, avec mesure des performances à la prise de force.
Une fois cette épreuve terminée, les tracteurs ont pris la direction de la piste ovale pour satisfaire au test de la puissance en traction. Le tracteur roule en continu sur la piste tout en tirant un camion qui embarque à la fois les appareils de mesure et un frein dynamique.
Cette étape permet de mesurer exactement la puissance qui est disponible aux roues, une valeur souvent inférieure à près de 30 ch à la valeur nominale indiquée sur les brochures des constructeurs.
La DLG est la seule station de tests à réaliser ce type de mesure sur un ovale puisque la mesure OCDE ne retient que le test à la prise de force. La puissance de traction met surtout en évidence l'efficacité des transmissions et des ponts. La semaine de tests s'est achevée par les mesures classiques de la puissance hydraulique et de la capacité de relevage sur toute la course et en différents points.