Le semis au combiné représente une part non négligeable dans le coût d'implantation d'une culture. La faute à sa faible vitesse de travail et à son besoin en puissance, et par conséquent en carburant.

Face à ce constat, Hervé Joubert, exploitant à Concremiers, dans l'Indre, a cherché un moyen de réduire cette facture en passant au semis à la volée.

Pour cela, l'agriculteur a choisi de transformer son déchaumeur en semoir. « J'utilise un Väderstad Carrier à disques indépendants de 6,50 m. Les systèmes de semis à la volée ne sont pas nouveaux. Beaucoup utilisent d'anciens semoirs d'engrais de type DP12. Cependant, cette configuration présente un inconvénient, l'absence de DPA. C'est pourquoi j'ai choisi de créer mon propre semoir », explique Hervé Joubert.

L'agriculteur est parti d'un semoir Accord de 6 m sur lequel il a récupéré la trémie de 600 kg de capacité, ainsi que tout le système de dosage et la soufflerie de distribution.

« Ces équipements viennent prendre place sur un châssis de chisel de faible largeur », complète l'agriculteur.

Sur celui-ci, on retrouve des rampes repliables. Construites à partir des traceurs du semoir d'origine, elles soutiennent les descentes de semis, placées tous les 35 cm. Au bout de ces dernières, un boulon permet de diviser le flux de graines.

Les descentes possèdent un réglage d'inclinaison centralisé pour positionner les graines devant le premier train de disques, derrière le deuxième ou entre les deux. Ce réglage se fait en fonction du type de graine et du flux de terre projeté.

  

 

Dépose. L'ensemble de semis est déposable à tout moment grâce à un montage par brides et des béquilles de remisage.

 

 

Répartition. Les descentes sont placées tous les 35 cm. A leurs extrémités, un boulon divise le flux de graines.

 

 

Réglage. Les descentes de semis ont un réglage d'inclinaison centralisé.

 

  

Ensemble démontable

« L'ensemble vient prendre place sur l'avant du Carrier. Le tout est déposable à tout moment grâce à un montage par brides et des béquilles de remisage. Lorsque je déchaume, je n'embarque donc pas de poids mort », continue Hervé.

L'entraînement de la soufflerie se fait par cardan, ce qui a imposé la confection d'un palier au niveau de la flèche du Carrier. « J'ai préféré ce type d'entraînement à l'hydraulique pour une raison de coût, et parce que ce système permet de travailler avec n'importe quel tracteur », précise l'exploitant.

Signalons également le montage particulier de la roue d'entraînement du doseur. En effet, celle-ci est placée sur un bras indépendant, de manière à suivre les dénivellations du terrain sans être influencée par les réglages du déchaumeur. De plus, elle est reliée via un câble à un des vérins de relevage des bâtis de disques. Ainsi, la roue s'escamote pour les demi-tours en bout de champ.

Hervé Joubert est aujourd'hui satisfait de sa construction : « Avec la largeur et la vitesse de travail de l'appareil, j'arrive à atteindre des débits de chantier de l'ordre de 5 ha/h. Mes coûts d'implantation ont nettement diminué et les 900 euros investis dans la fabrication du dispositif ont vite été amortis. »

 

Des densités inchangées 

Le déchaumeur entame sa seconde campagne de semis. « Je devrais encore implanter cette année 300 ha de cultures sur labour ou non-labour, indique Hervé Joubert.

 

L'année dernière, je n'ai observé aucune différence de rendement par rapport à un semis conventionnel. J'implante de cette manière du millet, du colza et tout type de céréales (orges, blé...).

 

Le passage à cette technique du semis à la volée ne m'a pas pour autant fait modifier mes densités. Ainsi, je sème toujours mon blé à 130 kg/ha et mon colza à 1,5 kg/ha. »