En réalité, 55 Ml restent à commercialiser. En effet, vingt-huit des 240 exploitations adhérentes du GIE Sud-Lait vont cesser leur activité laitière. Les propositions de collecte ne sont pas nombreuses et les producteurs se découragent. Seules deux laiteries, l'Union de coopératives Gla et la Fromagerie Baochier ont repris une quinzaine de producteurs pour 5 MI de lait. Mais les 55 MI restants partent pour le moment sur le marché spot.

Les entreprises privées et les coopératives présentes dans le Sud-Ouest - Lactalis, Danone, Bongrain, 3A et Sodiaal - ne semblent pas pressées de faire venir ce lait dans leurs usines. « Sur les conseils de la Draaf, nous n'avons pas dissous le GIE, pour garder une structure de commercialisation, tant qu'aucune autre solution n'est trouvée, explique Jean-Pierre Espeysse, président du GIE.

Mais c'est provisoire, car vendre sur le marché spot n'est pas rémunérateur. » En avril, alors que 60 % de la production était encore commercialisée à Leche Pascual, le lait a été payé 227 E/t aux producteurs. En mai, le prix devrait avoisiner 200 E/t.

Médiation

Au début de mai, un médiateur, Pierre Fouillade, a été nommé par le ministère de l'Agriculture. Il a rencontré les responsables de 3A, à Toulouse, mais attendait encore, mi-mai, d'être reçu par les autres industriels.

« Nous lui avons demandé d'essayer de trouver des aides d'urgence qui nous permettent de tenir en attendant », poursuit Jean-Pierre Espeysse. Pour l'instant, seul Sodiaal a indiqué qu'il était prêt à prendre 15 à 20 Ml… quand ses concurrents se seront prononcés.

 

Quel avenir pour la transformation ?

Les industriels garderont-ils à terme leurs sites de transformation du Sud-Ouest ? C'est la question que se pose le GIE, voyant que les laiteries renoncent à des fournisseurs locaux et préfèrent faire venir le lait d'autres régions.