La réduction des intrants est pour eux une préoccupation de longue date puisqu'ils ont été dans les premiers à intégrer le réseau des fermes en protection intégrée de Picardie.
« J'avais déjà opté pour une rotation plus longue avec en plus du blé (35 ha), des betteraves (30 ha), de l'orge d'hiver (15 ha) et de printemps (15 ha), et des pois (15 ha).
J'avais aussi mis l'accent sur le déchaumage et les faux semis et je décalais mes semis de blé.
En achetant d'occasion cette herse étrille de 6 mètres (3.000 euros), je voulais aller un peu plus loin. Je l'ai essayée à trois reprises sur le blé et j'ai fini par me décourager.
Je ne l'utilise pas à l'automne car nous avons des pointes de travaux avec les arrachages de betteraves puis les semis.
J'ai donc choisi de passer la herse-étrille en deux passages au début du printemps, mais je n'ai été satisfait du désherbage qu'une fois sur trois.
C'est trop peu pour compter sur cette technique. Car si le désherbage mécanique ne fonctionne pas, je suis obligé de revenir à un désherbage chimique et lorsque l'on attend trop, les mauvaises herbes sont plus développées et nécessitent d'augmenter les doses d'herbicides.
En revanche, avec l'orge de printemps, les résultats ont été beaucoup plus concluants. Je l'ai employée au cours des quatre dernières années en un ou deux passages, trois semaines après le semis.
Et trois fois sur quatre, le désherbage a été efficace, je n'ai pas eu à revenir avec un herbicide.
J'économise 23 euros d'herbicide (Bofix à 2 l/ha). Il faut compter environ 5 heures pour un passage sur 15 ha et le carburant qui va avec.
Financièrement, l'opération n'est pas forcément intéressante mais c'est une satisfaction personnelle de réussir au moins pour une culture de la rotation, voire deux avec les pois, de limiter les interventions chimiques. »