« Quarante-deux de nos limousines hivernent depuis la saison dernière dans une stabulation à logettes avec des caillebotis », indiquent Nathalie et Christian Fageolle, à Châlons-d'Aix, dans la Corrèze.

Le reste du troupeau, soit soixante-dix vaches, reste dans deux stabulations plus anciennes sur aire paillée. « Nous voulions être indépendants vis-à-vis du marché de la paille et surtout réduire le temps de travail quotidien », insiste Christian.

En 2007, les tarifs de la paille rendue sur l'exploitation ont dépassé 100 €/t et alerté les associés sur l'importance des frais de fonctionnement de leurs bâtiments. « Quand nous réaliserons notre ensilage d'herbe en balles carrées, la distribution de la ration aura lieu une seule fois par semaine. L'astreinte dans ce bâtiment se résumera uniquement à la surveillance des animaux. »

Aujourd'hui, l'ensilage est encore distribué tous les matins, mais il n'est plus nécessaire de pailler tous les jours et de curer tous les deux mois.

Un réglage des logettes prévu

Les animaux se sont bien habitués aux nouvelles installations. « Y compris les vieilles vaches familières de l'aire paillée, note Nathalie. Certaines se sont montrées un peu réticentes lors des premiers jours pour rentrer dans leur logette, mais cela n'a pas duré. »

A la fin de l'hiver, les associés n'ont pas constaté de problèmes de boiteries non plus. Pour un meilleur confort, ils ont installé des tapis dans les logettes dès la construction.

La monte naturelle se passe sans soucis sur les caillebotis. Un taureau est présent dans chacun des lots de vaches.

Même constat pour les veaux, ils circulent facilement partout. Ils se déplacent de leur aire paillée, installée parallèlement au long pan nord, au caillebotis via un passage sélectif classique.

« Ils avaient même tendance à souiller les logettes, confie Nathalie. Cet espace était compliqué à nettoyer. Il était aussi difficile de canaliser les veaux. C'est pourquoi nous avons condamné le passage en fixant une planche. Cet aménagement n'est pas adapté pour les vêlages et pour la conduite des trop jeunes veaux, ajoute-t-elle. Lorsque les veaux entrent ici, ils ont deux mois environ puisque la plus grosse partie des mises bas se déroulent à l'automne. Une alimentation sèche à base de foin ne convient pas au caillebotis non plus. Les déjections doivent pouvoir s'écouler facilement. »

Coûteux à l'achat

Quelques ajustements pour la prochaine campagne sont prévus. La barre au garrot sera reculée de quelques centimètres de manière à ce que les vaches ne salissent plus le tapis. Au final, le prix de revient du bâtiment est deux fois plus élevé qu'une stabulation sur aire paillée. Il faudra néanmoins compter avec des frais de fonctionnement en moins.

Si la rumeur d'un prix de la paille à 80 euros/t perdure, l'économie pour la prochaine campagne pourrait s'établir autour de 3.280 euros (6,5 kg/vache (1)/j x 150 jours d'hivernage = 40.950 kg).

Une économie qui incite les époux à réfléchir à une éventuelle adaptation d'une autre stabulation en logettes.

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(1) Consommation des deux autres stabulations à aire paillée avec couloir raclé.

 

Abreuvoir : antigel sans électricité

Nathalie et Christian ont installé des abreuvoirs antigel fonctionnant sans électricité. Dès que la température baisse, l'eau coule en permanence grâce à une sonde en cuivre. « Ce matériel coûte un peu cher mais il ne génère aucuns frais de fonctionnement », témoignent-ils.

 

 

Coût : 168.636 euros, soit 4.015 euros par place

Terrassement : 12.290 euros.

Maçonnerie : 89.213 euros.

Charpente, couverture : 29.340 euros.

Bardage portes : 8.814 euros.

Tubulaires : 8.286 euros.

Tubulaires logettes : 3.576 euros.

Caillebotis : 8.505 euros.

Tapis de logettes : 2.408 euros.

Abreuvoir : 1.100 euros.

Electricité, eau, divers : 3.404 euros.

Le plus gros poste de dépenses concerne la maçonnerie et la fosse à lisier de 320 m3. Celle-ci a été réalisée par une entreprise et a nécessité 100 m3 de béton. Les associés ont installé les bardages et tous les tubulaires.