C'est le 18 août, à l'abri des regards indiscrets, que la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) et la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) se sont retrouvées pour renouer le dialogue interprofessionnel.
Ces retrouvailles, la FNSEA, JA et la FNPL les considèrent comme le résultat de la mobilisation des producteurs. Mobilisation qui a pris fin le 12 août lorsque leurs représentants ont rencontré ceux des principaux groupes laitiers, et obtenu gain de cause.
« Et sur la base de notre demande initiale, souligne Marie-Thérèse Bonneau, la secrétaire générale adjointe de la FNPL. C'est-à-dire le respect de l'accord du 3 juin 2009 pour le troisième trimestre, et une augmentation du prix du lait payé au producteur de 10 % en 2010. Ce qui amènerait le prix de base à 301 €/1 000 l. »
L'accord du 3 juin remis sur les rails
Cela dit, personne ne contestait cette augmentation de 10 %. La Fnil avançait ce chiffre au printemps dernier. « C'est ce que les indicateurs de l'accord du 3 juin donnaient, complète Christèle Josse, la directrice de la FNCL.
C'est un objectif réaliste tant que le marché allemand se tient, et sous réserve que nous arrivions à passer des hausses à la grande distribution. »
Mais alors, qu'est-ce qui justifiait ce bras de fer ? L'indicateur de compétitivité entre la France et l'Allemagne que la Fnil de cesse de réclamer ? Elle en fait un préambule à toutes discussions sur « les problèmes structurels » de la filière française comme, par exemple, la gestion des volumes et la contractualisation.
« Cette mascarade n'a eu lieu que dans le cadre de la guerre entre coopératives et privés sur le système de double prix, Double quota, tempête Daniel Condat, le président de l'Organisation des producteurs de lait. Et la FNPL a apporté son soutien à la coopération. »
A la Confédération paysanne aussi, on s'interroge. « Les industriels ont proposé une hausse de 10 %, se souvient Josian Palach. A 270 €/1 000 l au premier semestre, le prix de base devrait atteindre 330 €/1 000 l au second. Ce remue-ménage avait pour toile de fond la gestion des volumes.
Nous avons du mal à y voir clair, mais c'est normal puisque nous ne sommes pas conviés à l'interprofession. » C'est pour cette raison que le syndicat a investi la Maison du lait pendant que l'interprofession négociait le 18 août.
Mercredi, en fin d'après midi, les discussions se poursuivaient. Henri Brichart, le président de la FNPL, espérait les voir aboutir le jour même ou en fin de semaine.
Double prix/double volumeLa FNCL est la première à avoir mis sur la table l'idée d'un système de volumes et de prix différenciés. La FNPL s'est rangée à cette idée. Les industriels privés s'y opposaient. Danone aurait toutefois proposé à ses livreurs un modèle de contrat intégrant ce mécanisme. |