Le semis des couverts végétaux fait appel à des techniques d'implantation relativement simples. Certaines règles de base doivent toutefois être respectées. Ainsi, l'implantation devra être réalisée le plus près possible de la moisson pour profiter de l'humidité résiduelle du sol et obtenir une bonne levée.
Il faut également maintenir l'humidité du sol et bien rappuyer le lit de semences pour obtenir une levée homogène. C'est pourquoi le roulage après semis est vivement recommandé.
Mais la principale règle reste d'opter pour la méthode de semis la mieux adaptée aux types de graines choisis, aux itinéraires techniques et au matériel de l'exploitation.
Sous la coupe : attention aux montées à graines
L'adaptation d'un semoir pneumatique pour petites graines sur la barre de coupe de la moissonneuse-batteuse présente plusieurs avantages. Le premier concerne la réduction du nombre de passages dans la parcelle puisque le semis se fait en même temps que la moisson. Autre avantage, la semence est sûre de bénéficier de l'humidité résiduelle du sol. Cependant cette technique oblige à ravitailler le semoir pendant la récolte, ce qui perturbe quelque peu le chantier.
Toutes les espèces ne sont pas adaptées à un semis si précoce. En effet, certaines semences risquent de monter à graines. Il faut donc privilégier les petites graines comme les crucifères, la phacélie ou le trèfle car elles sont plus facilement recouvertes par les chaumes.
À la volée : le plus économique
Le semis à la volée est réalisé avant ou après récolte. Il est effectué soit au distributeur d'engrais, avec un semoir centrifuge de type Delimbe, ou avec un semoir spécifique muni de rampes. Cette technique permet de semer plus de 10 ha/h pour un coût de 2,60 E/ha (source : Arvalis).
Dans le cas d'un semis au distributeur d'engrais ou au « Delimbe », on privilégiera les graines rondes et lourdes. Une vitesse trop importante du ou des disques peut, en outre, abîmer les graines lors de leur impact sur ce ou ces derniers. Cette technique requiert des conditions climatiques très favorables et une bonne structure du sol. Elle est généralement suivie d'un déchaumage qui favorise le contact entre la terre et la graine.
Combiné au déchaumeur : le compromis rendement/qualité de travail
La technique consiste à réaliser un deuxième déchaumage permettant de détruire le « faux semis » et d'assurer la préparation du lit de semences. Le semis se fait en même temps à l'aide d'un semoir installé sur le déchaumeur. Celui-ci peut être de type centrifuge ou plus fréquemment muni de descentes qui assurent le placement des graines et donc une meilleure répartition. Le déchaumage doit être peu profond : 1 à 2 cm. La levée des graines sera alors plus rapide et le couvert moins soumis à la compétition des adventices.
Conventionnel : maîtrise de l'enterrage
Implanter une Cipan avec un semoir conventionnel permet de ne pas investir dans un matériel spécifique. Cette technique offre une meilleure maîtrise de l'enterrage des graines et donc moins de pertes à la levée. Elle procure également une plus grande autonomie de chantier.
Ce type d'implantation se révèle toutefois onéreux et chronophage. À titre d'exemple, le débit de chantier d'un semoir de 4 m de large s'établit à 2 ha/h. Un semoir TCSL peut représenter une bonne alternative.
De gauche à droite.
1. Choix. En semis sous la coupe, il faut privilégier les espèces à floraison tardive pour éviter les montées à graines.
2. Un passage. Monter le semoir à la volée à l'avant du tracteur permet l'utilisation simultanée d'un déchaumeur.
3. Profondeur. En cas de semis combiné au déchaumeur, un travail du sol peu profond peut favoriser la levée rapide du couvert.
4. Régularité. L'implantation au semoir conventionnel offre une meilleure maîtrise de l'enterrage des graines.