Voici quelques repères pour créer un site adapté à vos besoins.
Par où commencer ?
Commencez par répondre à plusieurs questions pour définir le cahier des charges de votre site : je vends quoi, à qui, quel est le portrait type de mes clients, comment j'imagine mes futurs clients, je crée ce site pour fidéliser ou développer ma clientèle, je souhaite donner quelle image, quelle logistique puis-je assurer, etc. ?
Vous y verrez plus clair sur vos besoins. Soit vous choisirez de commencer par un site simple qui catalogue vos produits, soit vous proposerez également la commande, voire le paiement en ligne.
Comment créer le site ?
Tout dépend du temps que vous avez à y consacrer, de votre budget et de vos compétences en informatique.
Vous pouvez faire le site vous-mêmes, à partir de matrices existantes que vous remplissez avec votre texte et des photos (ces outils sont payants ou gratuits, accessibles aussi sur internet). L'intérêt est de devenir autonome mais l'outil est souvent peu évolutif.
Ou alors vous faites appel à un prestataire, qui vous apportera un oeil extérieur précieux. Dans ce cas, mettez-vous d'accord sur « qui fait quoi » pour les mises à jour.
Et attention aux arnaques ! Soyez vigilants sur les durées d'engagement, les tarifs, le contrat de maintenance, sa disponibilité, sa proximité géographique, sa pérennité...
Prenez conseil avant de signer. Vous pouvez toujours contacter un agriculteur qui a un site qui vous plaît et lui demander conseil. Comptez environ deux mois pour la création du site.
Combien ça coûte ?
Il y a tout d'abord le coût de création du site : un prestataire vous demandera 900 à 1.500 € pour un site de présentation simple, de cinq pages environ.
Pour un site marchand, prévoyez de 3.000 € (site simple) à plus de 7.000 € (site complexe).
Vérifiez si vous pouvez bénéficier de subventions (conseils général, régional, etc.).
Ensuite, vous paierez pour l'hébergement du site (autour de 25 €/an) et le nom de domaine (15 €/an), soit un coût total de 40 €/an. Ne pas dépasser de 80 à 100 €/an.
Quel nom choisir ?
Il faut opter pour un nom facile à retenir par votre futur acheteur : votre nom de famille, de l'exploitation ou votre production principale... des mots-clés simples et parlants.
Ce nom, appelé « nom de domaine », est votre adresse sur internet et permettra à un internaute de vous retrouver.
Est-ce que ça prend du temps ?
Oui, et autant s'y préparer ! D'abord au moment de la rédaction du contenu du site. Même si vous la déléguez, vous devrez consacrer du temps à la conception et au choix des photos.
Ensuite, vous devrez répondre aux messages des internautes, faire vivre le site avec des actualités, de nouvelles photos... La communication et la gestion des commandes supplémentaires prend du temps.
Quel système de commande instaurer ?
Le plus basique est de fournir un bon de commande en ligne à télécharger. Les clients le rempliront et le renverront par e-mail ou fax. Ils enverront leur chèque une fois la commande confirmée par l'exploitant.
Si vous proposez la commande et le paiement en ligne, faites attention à la logistique (surtout en cas de regroupement avec d'autres producteurs) et à la gestion des stocks. Sans sous-estimer le temps à y consacrer, du traitement au service après-vente.
Faut-il proposer le paiement en ligne ?
Le paiement en ligne est adapté lorsque le client est éloigné géographiquement et que les produits sont facilement « expédiables ».
C'est un service que le client apprécie : c'est immédiat et il n'a pas à envoyer de chèque par la poste.
Cependant, le paiement en ligne n'est pas nécessaire si vous êtes en contact avec vos clients, lors de la livraison par exemple.
Quel shéma de distribution choisir ?
Pour acheminer les produits au client, choisissez la formule qui convient le mieux à votre organisation et à vos produits : retrait au magasin à la ferme ou dans un dépôt-vente à des dates fixées, ou transport par vos soins.
La possibilité d'envoi par un transporteur dépendra de l'éloignement du client, de l'encombrement du colis et de la « périssabilité » du produit.
Comment être vu ?
C'est tout l'enjeu du référencement : plus vous êtes pertinent sur un sujet, plus vous apparaîtrez en bonne position sur les moteurs de recherche, notamment dans celui de Google (qui a un quasi-monopole aujourd'hui).
Le référencement peut être gratuit (échange avec des sites partenaires, compte Google, des annuaires) et naturel (vous avez choisi des mots-clés pertinents, des contenus de qualité qui vous identifient bien).
Il existe aussi le référencement payant : vous achetez des mots-clés pour une période donnée et vous êtes facturés au nombre de clics sur votre site.
Comment savoir si le site est consulté ?
Les hébergeurs proposent en général des services statistiques : nombre de visiteurs, les pages regardées, le nombre de clics... A vous de réajuster le tir si besoin est.
Est-ce que ça marche ?
Oui, si le site est bien adapté à votre objectif. Certains investissent sur un site très complet pour trouver de nouveaux clients.
D'autres utilisent un site moins sophistiqué, avec le seul objectif de fidéliser les clients rencontrés sur les marchés ou au magasin. Ils récupèrent les adresses électroniques et envoient périodiquement des nouvelles.
Les touristes de passage, convaincus par vos produits, seront contents d'en recommander. Prenez l'habitude de diffuser l'adresse de votre site. Le contact direct reste le meilleur moyen de le faire connaître.
Le paiement en ligne avec Paypal
• Pour proposer le paiement sécurisé par carte bancaire, il faut choisir une banque qui gérera la transaction et fera l'intermédiaire entre le client et vous.
Les tarifs demandés par la banque sont négociables, selon le nombre de transactions et le chiffre d'affaires. Comptez des frais d'ouverture (de 150 à 300 €), un abonnement mensuel (de 15 à 30 €), une commission sur les transactions (entre 0,8 % et 1 %) et une commission fixe (de 0,1 à 0,4 €).
• L'autre solution, moins coûteuse pour commencer, est le recours à une interface de paiement (qui traitera elle-même avec la banque) de type Paypal.
Il n'y a pas de frais d'ouverture ni d'abonnement, mais des commissions plus importantes (3,4 % sur les transactions pour un chiffre d'affaires mensuel inférieur à 2.500 €) et des commissions fixes (0,25 €).
_____
Pour en savoir plus : « Comment vendre sur internet, guide juridique et pratique », de Jean-Baptiste Brasseur, Ed. du Puits fleuri, 2008.