« A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Nous avons dû semer cette année 6 hectares de sorgho pour reconstituer les stocks fourragers.
Le but est d'éviter de nous retrouver dans une situation de dépendance et d'acheter des fourrages pour nos 120 limousines (naisseur-engraisseur) et nos 200 brebis.
Sur les 6 ha, 3,5 ha ont été semés avec une variété de sorgho fourrager. Ils seront récoltés en enrubannage. Nous espérons réaliser trois coupes d'ici aux premières gelées, mais tout dépendra de la météorologie.
Cette plante a des atouts pour pousser même en situation séchante. Elle ressemble en cela au moha, que nous avions semé il y a quelques années pour faire face à une situation critique, mais il est plus appétent.
Nous avons implanté ce sorgho derrière une prairie dégradée vers le 20 mai. Au 20 juin, la culture souffre un peu des basses températures, mais elle devrait “exploser” dès que les températures remonteront.
Les 2,5 ha restants de sorgho pour l'alimentation
Cette récolte sera destinée à l'alimentation des vaches et des génisses pendant l'hiver. Les 2,5 ha restants ont été semés avec une variété de sorgho sucrier. Elle est riche en sucre, moins fibreuse et plus digestible. Notre but était de les ensiler vers la mi-septembre, mais ils n'ont pas aussi bien levé que le sorgho fourrager.
Cet ensilage sera destiné à l'alimentation des vaches, voire à l'engraissement des taurillons. Il viendra compléter le stock d'ensilage de maïs.
3 ha de maïs de sécurité
Nous savons d'ores et déjà qu'il faudra cette année ensiler les 3 ha de maïs de sécurité que nous semons tous les ans. Ces dernières années, avec 15 ha, les besoins étaient couverts. Ces 3 ha étaient vendus en “grain” et apportaient un petit bol d'air à la trésorerie.
Notre chargement, proche de 2 UGB/ha, nous a incités ces dernières années à adopter cette stratégie pour anticiper et prévoir des stocks de sécurité.
De l'orge pour les brebis
Pour les brebis, nous implantons systématiquement du ray-grass italien après la récolte de l'orge. C'est une variété non alternative que les brebis pâturent en fin de gestation en automne alors que les autres prairies sont peu productives.
Sans cette production, il nous faudrait complémenter les brebis avec des concentrés. Nous achetons pour ces dérobées des semences les moins chères du marché, car nous ne voulons pas prendre trop de risques.
Des mélanges multi-espèces pour les prairies temporaires
Pour le renouvellement des prairies temporaires, nous n'hésitons pas à mettre le prix sur des mélanges multi-espèces avec deux variétés de trèfle, du ray-grass anglais, de la fétuque et du dactyle.
J'envisage toutefois d'implanter une partie de ces prairies avec un mélange plus simple de ray-grass hybride et de trèfle violet qui sera apte à fournir plus de stocks en première coupe. »