Les industriels laitiers privés (Fnil) ont annoncé la couleur le 22 juin : ils garantissent sur l'année 2010 un prix du lait supérieur de 10 % à celui de 2009. Soit un prix de base d'environ 300 à 305 €/1 000 l, contre 274 €/1 000 l l'an dernier.
Cette hausse découle de l'accord du 3 juin 2009 amendé des trois critères évoqués par le ministre de l'Agriculture, le 30 mars 2010 : la valorisation des produits de grande consommation, les coûts de production du lait et la compétitivité de la France par rapport à l'Allemagne.
Indicateurs
Cette annonce a fait l'effet d'une douche froide à la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). D'autant que des réunions s'étaient multipliées ces derniers mois pour trouver un accord sur l'avenir de la filière.
« Nous avions discuté des nouveaux indicateurs et des volumes, s'étrangle Gilles Psalmon, directeur de la FNPL. Les privés nous expliquent maintenant qu'ils décideront désormais seuls combien ils paient et combien ils collectent ! »
La Fnil affirme sa vision libérale. Elle considère que le prix français doit coller à 4 €/1 000 l près à celui pratiqué en Allemagne. « Nous étions d'accord sur le principe d'un « accrochage » au prix allemand, admet Gilles Psalmon. Mais nous proposions une fourchette de 20 €/1 000 l. » « C'est in fine à chaque entreprise de déterminer sa politique d'approvisionnement, estime Jehan Moreau, le directeur de la Fnil. Elle fera une proposition à ses producteurs, qui l'accepteront ou pas. C'est le but de la contractualisation.
Nous sommes à un virage, c'en est terminé de la recommandation nationale. Si les producteurs manifestent, ce n'est pas dramatique : on en a vu d'autres ! » Voilà qui augure mal des négociations du prix du lait, lesquelles débutent cette semaine dans les régions.
Si elles échouent, « ce sera à chaque entreprise de fixer son prix », conclut Jehan Moreau.
Fin de campagneLe taux d'allocations provisoires devait être évoqué le 24 juin lors du conseil du lait de FranceAgriMer. La Fnil a annoncé qu'elle octroierait des taux de 0 à 5 % pour cette campagne, avant même la décision du ministère. |