• Le mildiou : lutte obligatoire

 

« Les symptômes du mildiou sur tournesol sont caractéristiques », souligne Franck Duroueix, du Cetiom, en Aquitaine. Les feuilles de tournesol touchées par le mildiou présentent d'abord des taches chlorotiques le long des nervures principales. La face inférieure abrite un feutrage blanc. Tout le limbe finit par être touché. L'impact sur le rendement est d'autant plus important que la contamination est précoce.

 

Même si une dérogation de semis de tournesol sur tournesol a été accordée l'an dernier, la monoculture est à nouveau interdite. L'arrêté du 9 novembre 2005 oblige en effet à lutter contre le mildiou, un parasite de quarantaine. En cas d'attaque de plus de 30 % de pieds sur une parcelle, l'agriculteur est tenu de faire une déclaration à la DDT avant le 1er juillet.

Dans ce cas, le tournesol est exclu de la parcelle concernée durant les trois années qui suivent. Le texte rappelle l'intérêt d'un choix variétal raison- né et de l'application de mesures agronomiques (ne pas semer juste avant de fortes pluies, allonger les rotations, détruire les repousses de tournesol, n'utiliser que des semences certifiées).

• Sclérotinia : pas de fongicide

 

 

Moins fréquente et moins dommageable que les trois autres formes d'attaques de sclérotinia sur tournesol, la maladie peut atteindre les feuilles jeunes ou adultes. En conditions douces et humides, le champignon gagne ensuite la tige. Une coloration vert « plombé », qui peut ressembler à une brûlure d'azote, est observée au bord du limbe.

Puis, un ramollissement se produit.S'il existe des variétés peu sensibles au sclérotinia du collet et du capitule, ce n'est pas le cas sur feuilles. Aucune spécialité n'est homologuée. La lutte contre les attaques précoces de pucerons (crispation des feuilles favorable à la germination des spores), la maîtrise de la densité de peuplement et des apports d'azote raisonnés sont recommandés par le Cetiom.

• Phomopsis : rester attentif

 

 

Une tache triangulaire noir à brun (avec parfois une zone jaunâtre) est présente sur le côté du limbe et progresse vers le pétiole et la tige. La feuille finit par se dessécher. Ce qui différencie le phomopsis des autres maladies est qu'il évolue plus vite sur les nervures que sur le limbe.Il est recommandé de rester vigilant, car une pression élevée peut entraîner 6 à 12 q/ha de perte de rendement et 4 points d'huile en moins.

Le Cetiom conseille de ne pas semer de variétés sensibles ou très sensibles. Un traitement peut éventuellement se justifier avec des variétés TPS et PS, en cas d'un risque jugé fort. Il peut, si besoin, être associé au passage contre le phoma.

Il est recommandé de limiter l'exubérance végétative de la culture, notamment en sols profonds, en évitant les semis trop précoces, les densités trop importantes, mais aussi en ajustant les apports d'azote aux besoins de la culture. L'institut conseille aussi de broyer et d'enfouir les cannes après récolte, surtout après une attaque.

• Phoma :  jusqu'à 6 q/ha de perte

 

 

Bien que les attaques de phoma sur collet soient les plus pénalisantes, les lésions sur feuilles peuvent être à l'origine de pertes de 2 à 6 q/ha. Les symptômes sont très discrets sur feuilles. Il s'agit de lésions en forme de patte d'oie à la jonction des trois nervures principales. Un sillon noir progresse ensuite le long du pétiole et gagne rapidement le point d'insertion de la feuille sur la tige.

La recherche sur phoma n'a pas encore permis de mettre au point des variétés tolérantes, mais un classement variétal pourrait, à terme, voir le jour. Pour réduire les risques de contamination, il est recommandé de broyer et d'enfouir les cannes de tournesol et d'éviter les apports excessifs d'azote.

Le traitement est efficace, mais rarement payant, car plusieurs attaques peuvent se succéder. L'application d'un fongicide n'est donc conseillée qu'en situa- tion à fort potentiel. Si nécessaire, il sera associé à l'apport de bore ou à l'antiphomopsis.

 

Les maladies secondaires doivent être surveillées

Verticillium. Les taches brun tabac margées de jaune se forment à la floraison entre les nervures. La maladie est présente sous forme de rond dans les parcelles situées en sols profonds et l'incidence sur le rendement peut être élevée. « Il pourrait y avoir un risque verticillium cette année, car certains sols (au sud, NDLR) sont bien pourvus en eau », ajoute Franck Duroueix.

Albugo. Les symptômes s'observent à la pointe des feuilles sous la forme de taches claires boursouflées vert-jaune. Sur la face inférieure, des points blancs puis des croûtes se forment sous les cloques. Les attaques n'ont généralement pas de fortes incidences. « Les dégâts d'albugo sont moins observés ces dernières années. Une des explications pourrait être une moindre sensibilité des variétés actuellement cultivées », avance le spécialiste.

Septoria et alternaria. Les tournesols présentent, courant juin, des taches anguleuses, de taille plus imposante pour la première maladie. L'alternaria peut s'observer sur les nervures, contrairement à la septoriose. Elles n'ont pas d'impact sur le rendement.

En rond, le verticillium ne touche jamais la parcelle entière. CETIOMAlbugo, la maladie n'a pas une forte incidence sur le rendement.