«Le virus peut agir de deux manières sur la reproduction des femelles, insiste Claire Ponsart, du laboratoire national de contrôle des reproducteurs de Maisons-Alfort.
De façon indirecte, il peut provoquer une hyperthermie à l'origine de non-fécondation ou de mortalité embryonnaire. Les embryons sont particulièrement sensibles à des hausses de température dans les sept premiers jours de développement. De façon directe, le virus peut contaminer l'utérus et les ovaires.
Il semble aussi capable de traverser la barrière placentaire et de se répliquer dans l'embryon. » Conséquence : un allongement de l'intervalle vêlage-vêlage, une chute des naissances et une diminution du taux de réussite à l'insémination artificielle ont largement été observées.
Béliers et taureaux sont aussi très sensibles à la maladie. Il faut en moyenne deux mois à l'animal pour récupérer, soit un cycle de production de gamètes, et la guérison n'a lieu que dans 60 % des cas. D'où l'importance de vérifier la fertilité et la qualité de la semence l'année suivant l'infection.
Hausse des mortalités.
Autre effet de la maladie : la hausse de la mortalité. « Au deuxième trimestre 2007, les notifications de mortalité bovine se sont accrues de 50 000 têtes par rapport à la moyenne des six années précédentes, souligne Jean-Baptiste Perrin, de l'Afssa (1). Les veaux de moins de sept jours, qui représentent 43 % des surmortalités, ont été les plus touchés. Ils sont suivis par les vaches de plus de dix ans. »
Si d'autres facteurs comme la qualité des fourrages peuvent aussi expliquer cette hausse de la mortalité, la FCO a joué un rôle indéniable. En 2009, a la suite de la campagne de vaccination, seulement 81 foyers ont été détectés, un argument en faveur de l'efficacité du vaccin. D'autant que les données de pharmacovigilance ne remettent pas en cause la vaccination.
« Depuis le 1er novembre, seules 295 déclarations ont été faites, sans nouveauté par rapport à la campagne précédente, précise Dominique Moreau, de l'Afssa. Avortement, chocs et réaction au site d'injection sont les trois principaux effets indésirables relevés. »
Aucune déclaration n'a été faite concernant le non-retour en chaleur. Mais certains groupes de défense sanitaire conseillent de ne pas vacciner les femelles au moins soixante jours avant la saillie. « Lors de la vaccination en milieu infecté, des effets dus au virus peuvent apparaître, explique Philippe Vannier, de l'Afssa. D'où la nécessité de prendre les températures des animaux avant la vaccination pour faire la différence. Dans un milieu non infecté, on peut observer des hyperthermies liées à l'inoculation du vaccin, aux adjuvants ou à des allergies à certains constituants. Nous conseillons de ne pas vacciner avant la fécondation ou juste après l'insémination ou la saillie. » _____
(1) Agence française de sécurité sanitaire des aliments.