La commune de Bruz est située à 15 kilomètres de Rennes. Connue pour accueillir chaque année en septembre le Space, salon international d'élevage, cette commune, comme le reste du département, a vu sa population exploser ces quinze dernières années.
Elle compte désormais 14.500 habitants. Un peu par hasard, le conseil général a eu connaissance de la libération de terres agricoles : 23 hectares d'un seul tenant enclavés dans la commune. Dans l'agglomération rennaise, il y a une très forte demande pour des projets d'agriculture périurbaine en lien avec le développement des Amap (1), magasins fermiers collectifs, paniers…
Des projets viables
Le conseil général a donc décidé de proposer à la Safer (2) de la Bretagne de mettre les terres en réserve avant de solliciter des porteurs de projet. Une procédure rendue possible depuis que le département a passé une convention avec la Safer pour favoriser l'installation de jeunes ayant des projets agricoles innovants.
« Notre objectif est d'installer quatre ou cinq maraîchers, avec un projet collectif pour mutualiser les moyens, » précise Jean-Philippe Dusart, technicien foncier au conseil général. La Safer a émis un avis favorable.
« Il y avait une demande concurrente d'un agriculteur, mais les terres touchent le bourg et il y a un problème d'accès », justifie-t-il. Le conseil général vient de lancer l'appel à candidatures.
En attendant, la Safer louera les terres sous forme de convention d'occupation temporaire avec clauses environnementales afin de faciliter la conversion des parcelles en bio.
Après sélection des candidats, les biens seront rétrocédés aux jeunes. La période de portage leur permettra de disposer du temps nécessaire pour finaliser leur projet et leur parcours à l'installation.
« Nous exigeons une formation agricole (BPREA), mais surtout un projet socio-économique et environnemental viable, gage de notre crédibilité », précise Louis Dubreil, agriculteur et conseiller général.
Le département joue le rôle d'interlocuteur privilégié entre tous les partenaires. Il prend en charge le coût des frais financiers de stockage des biens, les frais d'acquisition, d'intervention et de gestion de la Safer induits par l'opération (plafond de 15.000 euros par opération).
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(1) Association pour le maintien d'une agriculture paysanne.
(2) Société d'aménagement foncier et d'établissement rural.
Convention départementale : portage du foncier
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En octobre 2007, le conseil général de l'Ille-et-Vilaine a signé une convention avec la Safer. « Nous voulons aider les petits porteurs de projets à s'installer grâce à un dispositif de portage foncier », explique Louis Dubreil, conseiller général.
Les projets atypiques (maraîchage, petits fruits) ont du mal à aboutir à cause de la pression foncière. Quand l'offre existe, il y a inadéquation : taille de l'outil, coût du siège d'exploitation…
La Safer repère et achète les biens à potentiel intéressant pour les projets. Elle peut les mettre en réserve pendant deux ans.
« Les cédants sous-estiment parfois le potentiel de transmission de leur exploitation et les laissent partir pour le loisir », confirme Ghislaine Pain, de la Safer Bretagne.
Le conseil général procède à un appel à projet en partenariat avec les acteurs de l'installation : Adasea, FDCivam…
Dix projets sont en cours. Les premières rétrocessions ont eu lieu à l'automne. « Nous voulons aider les projets atypiques », explique Louis Dubreil.
Prix en 2008 : 4.580 €/ha La Safer a enregistré un prix moyen des terres agricoles de 4.580 euros dans le département de l'Ille-et-Vilaine. |
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