Le couloir de circulation au centre de la stabulation représente le point stratégique de la stabulation de Bernard Mille, à Semoutiers-Montsaon (Haute-Marne). Ce couloir mesure 3,2 m de largeur et sert avant tout à la surveillance des 130 vaches (70 blanc bleu belges, 50 charolaises, 10 blondes d'Aquitaine) et de leurs veaux, logés de chaque côté du couloir.
« Il me permet aussi d'embarquer les animaux ou de les diriger vers le local de césarienne sans l'aide de personne, grâce à un jeu de barrières », indique Bernard.
Deux couloirs latéraux
« J'ai préféré déplacer la distribution de la ration dans deux couloirs latéraux de 4 m de largeur, parallèles au long pan, ajoute-t-il. Il est vrai que je n'ai pas lésiné sur les aires de circulation. J'ai voulu privilégier le confort de travail quotidien, même si les surfaces couvertes sont chères », avoue Bernard.
« Cette configuration n'a pas nécessité de murs en parpaings », fait remarquer Stéphane Le Rousic, conseiller en bâtiment à la chambre d'agriculture de la Haute-Marne. Comme les animaux ne sont pas en contact direct avec les parois, de simples filets brise-vent suffisent.
Sur le pan nord, Bernard a toutefois installé des panneaux en bac en acier. Les « parois » sont pleines jusqu'à 2 m de hauteur pour ne pas laisser passer d'air. Les animaux ne souffrent pas de problèmes respiratoires.
L'espace pour la contention et le travail autour du vêlage n'a pas été négligé. Une travée de 6 m sur les 40 de largeur au centre du bâtiment leur est entièrement réservée. Le vétérinaire réalise soixante-dix césariennes sur les blanc bleu belges chaque année, confortablement, dans un local spécifique.
« J'ai installé une lampe chauffante, indique Bernard. Car la température dans le bâtiment est proche de celle de l'extérieur. Les césariennes ne se déroulent jamais la nuit, car je contrôle l'ouverture du col, et ne prennent pas plus d'une heure. Quand le vétérinaire arrive, j'ai déjà préparé la vache dans le local. »
Pour les inséminations, les vaches sont isolées le matin dans le parc de contention. L'inséminateur n'a plus qu'à diriger la vache vers la cage pour immobiliser l'animal. Là encore, une seule personne suffit.
L'aménagement en photos
Couloir central. Légèrement surélevé, le couloir central facilite la surveillance des animaux. Le jeu de barrières permet à Bernard de déplacer seul les animaux d'une case à une autre ou de les embarquer. Le paillage est effectué depuis ce couloir, tout comme le remplissage des nourrisseurs des veaux.
Box d'après-vêlage. Les veaux ont souvent besoin de soins après le vêlage. Quatre box leur sont réservés pour mieux contrôler la tétée pendant quelques jours. Un couloir perpendiculaire permet de déposer le foin pour les vaches.
Parc de contention. Bernard peut réaliser seul tous les traitements (tonte, prophylaxie...) dans le parc de contention. Il comprend un parc d'attente avec un couloir d'accès à la cage.
Local à césarienne. Le vétérinaire peut réaliser seul les 70 césariennes dans de bonnes conditions dans un local situé au centre du bâtiment. Ce local est lumineux, chauffé et dispose de toilettes et d'une douche.
Astuce pour les outils. Fourches et pelles sont toujours pendues au même endroit.
Concentrés. La goulotte du silo de concentrés arrive directement sur le couloir d'alimentation.
Curage et entretien de la litière. Toutes les portes sur les pignons coulissent afin que le curage s'effectue facilement en ligne droite. Pour les protéger, Bernard a fixé des glissières d'autoroute (en médaillon) à l'intérieur de l'aire paillée. Chaque couple mère-veau y occupe 12 m2 et consomme 10 kg de paille par jour. Les abreuvoirs sont situés près des cornadis pour concentrer un maximum de litières souillées derrière ces cornadis.
Coût : 214.000 € en 2002(1.620 € par vache)
Charpente : 104.000 €
Portes et filets : 15.000 €
Barrières : 27.000 €
Electricité : 9.000 €
Eau : 3.800 €
Béton : 38.000 €
Divers : 17.200 €
« Aujourd'hui, un tel projet coûterait 500 € de plus par vache logée », estime Stéphane Le Rousic.