Suite à la parution en 2007 de la nouvelle table des teneurs en phosphore (P) et en potassium (K) des organes végétaux récoltés, le groupe de travail «P K Mg» (1) du Comifer (Comité français d'étude et de développement de la fertilisation raisonnée) vient de mettre au point des grilles de calcul de doses.

Trois tableaux existent: un premier pour le calcul des doses de phosphore à apporter, et deux autres pour le potassium. Une grille correspond aux grandes cultures et une autre aux cultures fourragères.

Ces dernières comprennent les coefficients multiplicatifs des exportations à appliquer à la récolte en fonction des teneurs en éléments du sol, de l'exigence des cultures, mais aussi du nombre d'années sans apport.

Meilleure efficience

Il y a deux ans, la réévaluation des teneurs en P et K des organes végétaux récoltés avait abouti à une baisse de 10 à 20 % des valeurs utilisées.

«Cette tendance sensible à la baisse peut s'expliquer par l'évolution des pratiques de fertilisation et l'augmentation de l'efficience de ces deux éléments absorbés, probablement due au progrès génétique et à l'amélioration de la conduite des cultures», indique le Comifer.

Dans le cas de sols très bien pourvus, ou pouvant satisfaire des cultures peu exigeantes, les valeurs des exportations pouvaient être utilisées telles quelles. Mais pour les sols pauvres, il était conseillé d'attendre les nouveaux coefficients multiplicateurs des exportations pour calculer les doses de P ou de K appropriées.

Pour le calcul de la valeur de P2O5 ou de K2O à apporter en kg/ha, il faut multiplier la teneur en P2O5 ou K2O dans les exportations (kg/t ou kg/q) par le coefficient multiplicatif des exportations et le rendement prévu en t/ha ou q/ha (voir la méthode de calcul ci-dessous).

Tenir compte des pailles

«Cette nouvelle version est en partie basée sur les enseignements d'essais de longue durée, alliant comme auparavant les deux objectifs généraux d'alimentation non limitante des cultures et de préservation de la fertilité P et K du sol à moyen terme», précise le Comifer.

Dans les sols à faible teneur en P ou en K, la réévaluation des coefficients multiplicatifs aboutit au maintien des doses préconisées auparavant. Dans les sols à teneur élevée, les coefficients sont soit identiques, soit plus bas, et permettent une utilisation plus importante des réserves du sol.

Le comité précise de plus que la disponibilité en P, mais surtout en K, diminue pour la culture suivante quand les pailles ou d'autres résidus de récolte de cultures précédentes sont exportés. Une compensation ne doit être envisagée que pour les sols à faible teneur.

La dose apportée sur la culture suivante sera complétée par la valeur des exportations des résidus de culture (masse de résidus récoltés en t/ha x teneur en kg de P2O5/t ou de K2O/t).

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(1) Participent, entre autres, au groupe de travail «P K Mg»: Arvalis, l'ITB, l'Unifa et l'Inra de Bordeaux.

 

 

 

Les analyses de sol sont nécessaires

Le phosphore et le potassium que les plantes absorbent viennent surtout du sol. C'est pourquoi il est essentiel de réaliser des analyses de terre pour raisonner ses apports en P et K. Si des impasses de fertilisation sont possibles, Arvalis conseille toutefois de faire analyser ses sols tous les quatre ou six ans pour éviter d'impacter le rendement des cultures.

 

 

Grilles : à consulter sur internet

Retrouvez très prochainement sur www.comifer.asso.fr toutes les données de teneur en P et K des organes végétaux récoltés, ainsi que les coefficients multiplicatifs des exportations.