« Désormais, lorsque je vends des animaux, je n'ai plus de documents à remplir et à envoyer pour notifier les mouvements, se rejouit Yves Cottineau, naisseur-engraisseur avec son neveu, David, à Saint-Herblon, dans la Loire-Atlantique. J'allume mon ordinateur, je renseigne le numéro de l'animal, la date, la cause de la réforme, le numéro d'acheteur et je valide. Ensuite, tout est envoyé par internet dans la base de données régionale pour être archivé. Je gagne du temps et il n'y a plus de risque d'erreur. Lorsque je vends des taurillons, je peux même notifier tout le lot d'un coup. »

 

En 2000, Yves décide de gérer la conduite de ses soixante charolaises et leur suite avec un outil informatique. Au départ, il investit dans Synel micro, un logiciel installé sur son ordinateur et proposé par son Etablissement départemental d'élevage (EDE). Puis, en 2006, il adopte la version web.

« C'est beaucoup plus interactif et plus rapide, souligne-t-il. Et j'ai un débit internet suffisant. »

Désormais, ventes, achats, naissances, tout est notifié en quelques clics. Yves est toujours en règle. À tout moment, il peut transmettre directement à son comptable l'inventaire de son cheptel. Si un animal perd une boucle, il le note dans le portail web. Elle est alors automatiquement recommandée sans qu'il ait de démarche à accomplir.

Moins de paperasse

« Lorsque j'achète un lot de broutards, je n'ai qu'à saisir le numéro de travail, explique-t-il. Je récupère, via le portail web, l'ensemble des données de chaque animal. Je vérifie les dates de naissance avec les DAB. Je n'ai plus besoin de recopier les informations, c'est une source d'erreurs en moins. »

Plus de paperasse non plus lors des vêlages. « Je rentre le numéro de la mère et l'identité du taureau s'affiche automatiquement. Les boucles des veaux sont présaisies. Je n'ai qu'à sélectionner celle que je souhaite attribuer au veau. Des contrôles vérifient la cohérence des données. Par exemple, si la date de vêlage que je saisis est incohérente par rapport à la date d'insémination, un message d'alerte s'affiche. Puis je valide et je mets à jour mes données avec celles de la base régionale. »

Depuis cette année, le portail web est connecté au service d'équarrissage. Dès qu'Yves renseigne une mortalité, il est renvoyé sur le service internet du prestataire de services. Il peut alors y déclarer ses animaux morts.

Yves peut aussi proposer à la vente ses reproducteurs sur internet. Synel est relié au site Genival qui permet de mettre en relation des acheteurs et des vendeurs de taureaux allaitants dans les Pays de la Loire.

Édition du carnet sanitaire

Intervention du vétérinaire, numéros d'ordonnance, numéros de lot des médicaments... Yves note tout. Son carnet sanitaire est toujours à jour.

« Si je n'ai pas rentré d'ordonnances, je ne peux pas enregistrer de traitement », souligne-t-il. Grâce à des raccourcis, il peut saisir la vaccination de tout un lot de taurillons en une seule fois.

« Si le traitement dure plusieurs jours, je reçois des rappels, poursuit-il. Je suis aussi averti s'il y a des délais à respecter avant commercialisation. »

À la fin de la campagne, Yves peut imprimer l'ensemble de son carnet sanitaire et le présenter lors d'un contrôle conditionnalité. Tout est en règle.

Synel permet aussi d'éditer des bilans sanitaires de l'élevage. « Je repère mieux quels sont les problèmes récurrents au sein de mon cheptel », affirme-t-il. N'importe quand, Yves peut aussi consulter la fiche d'un animal et retrouver tous les traitements qu'il a eus, sa carrière et sa généalogie.

Comme il est adhérent à Bovins croissance, il reçoit en direct les résultats des pesées et les index de chaque animal. « L'interactivité avec les différents organismes d'élevage est un autre atout du portail web, juge Yves. J'insémine 80 % de mes vaches. Et je n'ai rien à saisir. Mon centre d'insémination m'envoie les données directement. »

Au départ, Yves a pris l'outil en main grâce à des formations organisées par son EDE. Même si le portail web est très intuitif, il fallait franchir le cap. Aujourd'hui, en cas de problème, il peut contacter par téléphone une assistance.

Son EDE est aussi toujours joignable pour des problèmes plus techniques. En cas de problèmes plus sérieux, le prestataire informatique de l'EDE intervient facilement.

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Site : http://www.synel.fr

 

Comment ça marche : un portail web

Aucun logiciel n'est installé sur l'ordinateur. L'éleveur accède aux données de son cheptel depuis n'importe quel PC grâce à une connexion à l'internet. Ses données sont sauvegardées sur un serveur. L'accès est sécurisé par un nom d'utilisateur et un mot de passe. La confidentialité est assurée.

L'application est beaucoup plus rapide et plus interactive qu'avec un logiciel. Les mises à jour se font en direct. Seule contrainte : le portail web nécessite une liaison à l'internet à haut débit.

 

 

 

Expert : Catherine Bausson, responsable de l'établissement départemental de l'élevage de la Loire-Atlantique

 

« Un outil intuitif à moindre coût pour faciliter la vie des éleveurs »

« Le but n'était pas de développer un outil technique pointu mais un logiciel facile d'utilisation et rapide qui simplifie la vie des éleveurs, affirme Catherine Bausson. Nous avons d'abord lancé un logiciel installé sur ordinateur en 2004. Avec l'avancée de la technologie, nous sommes passés au portail web en 2006.

Dans notre département, près de 98 % du territoire est couvert par l'ADSL. Nous proposons également un pocket avec une connexion via une clé 3G pour les éleveurs qui auraient des problèmes de connexion à l'internet. »

Synel est développé par l'ensemble des organismes d'élevage : groupements de défense sanitaire (GDS), établissements départementaux d'élevage (EDE), coopératives d'insémination, Bovin croissance et et contrôle laitier. Il est présent sur quarante-quatre départements.

« Grâce aux différents partenaires, Synel évolue pour satisfaire les attentes des éleveurs, poursuit-elle. Nous allons notamment mettre en place une relation avec Vet'élevage, un logiciel de liaison entre éleveur et vétérinaire. Les praticiens transmettront directement aux éleveurs les informations sur leurs interventions. Le carnet sanitaire se complétera automatiquement. Plus besoin de saisir les numéros d'ordonnance ou de lots de médicaments. »

La présence de nombreux partenaires a aussi permis de mutualiser les coûts. « Aujourd'hui, les éleveurs ont accès au service de base d'identification dès lors qu'ils ont acquitté leur cotisation à l'EDE. L'abonnement pour le pack, qui comprend les modules “identification”, “croissance”, “sanitaire” et “reproduction”, est de 100 €/an. »