De huit à dix tonnes de pailles par hectare payées 100 euros la tonne et une graine – le chènevis – qui est rémunérée 380 euros la tonne (rendement aux normes de 10 à 12 q/ha). Le chanvre affiche d'entrée de jeu ses prétentions de culture à forte valeur ajoutée.

Surtout lorsqu'on sait, à titre de comparaison, que le blé ne produit que trois à quatre tonnes de pailles par hectare qui ne seront facturées qu'autour de quarante euros la tonne.

Eviter les enroulements

Cette culture peut donc apparaître intéressante pour rentabiliser une presse de plus en plus longue à amortir. Mais pour cela, il convient de réaliser quelques adaptations sur la machine afin d'éviter tout enroulement des fibres du chanvre dans les différentes pièces de la presse.

La première étape consiste à obturer le pick-up. Pour cela, chaque rangée de griffes est insérée dans un tube en PVC percé pour ne laisser passer que les pointes. Les griffes situées de part et d'autre du pick-up sont également retirées pour pouvoir poser une plaque qui va protéger les galets.

Le rouleau mobile, quant à lui, est remplacé par un modèle en caoutchouc, qui permet une formation plus rapide de la balle. Les courroies ne sont pas oubliées puisqu'elles doivent être retournées. Le but étant d'éviter tout accrochage des fibres de chanvre.

Un rouleau extracteur est aussi ajouté du côté extérieur de la porte. Il évite l'accumulation de fibres entre les courroies et donc les risques d'enroulement autour des rouleaux.

Dernière recommandation: il est conseillé de bien égaliser l'andain pour que la répartition dans la chambre et l'alimentation de la presse soient le plus régulières possible. Deux solutions s'envisagent. Soit la presse reçoit des rouleaux aplatisseurs, soit le tracteur est équipé d'un tasse avant.

La deuxième option s'avère la plus adéquate car elle évite que des tiges de chanvre ne s'accrochent sous le tracteur.

Obligations contractuelles

Plusieurs contraintes sont imposées par la chanvrière quant aux caractéristiques des balles. Ainsi, le liage se fait obligatoirement avec des ficelles en fibres naturelles (chanvre, sisal, lin).

De plus, les balles doivent impérativement respecter un diamètre de 165 cm pour des questions de chargement sur les camions. Elles doivent également respecter un poids minimum de 350 kg. Si celui-ci n'est pas atteint, la chanvrière applique un malus. Au contraire, elle accorde un bonus en cas de balle supérieure à 400 kg.

De manière générale, leur poids oscille entre 350 et 450 kg.

 

 

1. Egaliser. La tasse avant égalise l'andain pour donner des balles d'une densité adéquate.

2. Galets protégés. Des plaques sont posées de part et d'autre du pick-up pour protéger les galets.

3. Obturation. Les rangées de griffes sont insérées dans des tubes en PVC afin d'obturer le pick-up.

 

 

4. Caoutchouc. Le rouleau mobile est remplacé par un modèle en caoutchouc et les courroies sont retournées.

5. Extracteur. Un rouleau extracteur vient prendre place du côté extérieur de la porte. Il évite l'accumulation de fibres entre les courroies et donc les risques d'enroulement autour des rouleaux.

 

Une faucheuse multilame

 

La fauche du chanvre est réalisée par l'intermédiaire d'une faucheuse de type busatis. Cette machine est composée de deux ou trois lames à sections: une au niveau du sol et les deux autres réglables en hauteur. Cette conception permet de couper la tige de chanvre en plusieurs morceaux, ce qui facilite les opérations de pressage.

 

Le fauchage intervient immédiatement après la récolte du chènevis (les graines de chanvre). A noter que les sections des différentes lames doivent être réaffûtées plusieurs fois par jour: tous les 5 à 10 ha selon la dureté des tiges. Une fois fauchée, la paille est andainée puis retournée deux à trois fois avant le pressage.

 

 

Chènevis: une récolte délicate

 

Cette étape se réalise avec une moissonneuse-batteuse. Seules les têtes sont récoltées en levant la coupe au maximum, avec l'obligation, dans certains cas, de rajouter des cales spécifiques. Dans les six heures qui suivent la récolte, le chènevis doit être nettoyé et séché pour éviter sa dégradation rapide.