«Je vends toute ma production en direct aux grandes surfaces d'Ile-de-France et je fais également deux marchés, l'un à Saint-Denis et l'autre à Stains, explique René Kersanté, maraîcher à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Auparavant, on cultivait une trentaine de variétés. J'ai vite compris qu'il fallait limiter la gamme pour assurer un approvisionnement régulier et sans faille à la grande distribution.»
Désormais, René cultive principalement salades, radis, oignons, épinards, persil et ciboulette sur quinze hectares dans le département. «Les grandes surfaces viennent chercher chez moi de la souplesse, du frais et du local! Tout ce qu'ils ne trouvent pas avec leur centrale d'achat», révèle l'exploitant.
Les chefs de rayons valorisent le produit en magasin en faisant parfois référence au lieu de production avec une photographie ou une indication géographique.
Sensibiliser les habitants
Les habitants ne sont pas étonnés de voir défiler les tracteurs dans les rues de la ville. «En 1918, ma grand-mère a quitté la Bretagne pour développer le maraîchage dans les environs», explique René.
Il n'empêche qu'il prend un soin particulier à communiquer au sujet de son activité. Lors des journées du patrimoine, il sensibilise les habitants sur le passé agricole de la ville.
Le maraîcher n'a pas renoncé aux traitements phytosanitaires. Le paillage plastique lui permet cependant de se passer du désherbage et il ne traite contre les agressions que lorsque les températures remontent. Ainsi, il peut annoncer aux clients que «tout ce qui est récolté en début de saison n'a subi aucun traitement».
La mairie propriétaireEn 1983, le propriétaire décide de vendre les terres de l'exploitation. La mairie use alors de son droit de préemption et rachète les parcelles. «Avec mon père, nous sommes allés voir notre maire», sourit René Kersanté. La mairie a toujours remis au lendemain les projets d'aménagement ou de construction. Progressivement, il y a eu les mouvements de retour à la terre et d'écologie qui devaient protéger l'exploitation pour un temps encore. Aujourd'hui, les relations avec la mairie fonctionnent en bon partenariat. Récemment, la collectivité a aménagé des jardins familiaux sur deux hectares de l'exploitation. «J'ai pleinement participé au projet et c'est moi qui laboure les jardins tous les ans», explique René. |
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