Bouguenais se cache sur la rive sud de la Loire non loin d'un enchevêtrement de ponts, ronds-points et autres zones industrielles et commerciales. Mais la ville de 16.000 habitants a su s'étendre en conservant son calme, ses espaces de verdures et... sa ferme.

Un peu à l'écart de Bouguenais, la ferme des Neuf-Journaux a été reconstruite entre route départementale et voie rapide: «Nous avons réaménagé un chemin interne à l'exploitation pour que nos laitières traversent la route le moins possible», explique Jacky Houizot

Il s'est installé en 1998 après un stage 6 mois auprès de l'ancien agriculteur. Les bâtiments de la ferme encastrés dans un hameau de plus en plus urbanisé, n'étaient plus aux normes.

«Si la mairie ne s'était pas engagée, l'exploitation n'était pas prenable, explique Jacky Houizeau. Je viens d'Ille-et-Vilaine. Nous n'avions pas de capital de départ. L'Adasea m'a proposé ce site et un contrat préparatoire à l'installation.»

La mairie investira 450.000 euros dans de nouveaux bâtiments et confortera son installation en reclassant un îlot en terrain agricole.

Cinq années difficiles

Le jeune couple a racheté un lopin pour construire sa maison en cours d'achèvement. «Nous cultivons 80 ha répartis en 350 parcelles appartenant à 90 propriétaires», explique Jacky.

Les premières années passées dans les anciens bâtiments ont entamé une part de son enthousiasme initial. Une fois installé à la fin de l'année 2000 dans les nouveaux bâtiments, un réglage défectueux de la machine à traire lui causera encore des soucis.

«Avec 35 laitières, je produis 165.000 litres pour un quota de 200.000 litres. J'ai effectué une reconversion bio. Je suis un peu isolé ici. Je travaille avec les producteurs bio du Pays de Retz. Ma Cuma est à 18 kilomètres. Je ne travaille pas encore comme je voudrais. Nous sommes trop souvent débordés et notre revenu est faible. Je crois être enfin à flot après avoir revu tout mon troupeau puis repensé son alimentation. J'ai les stocks pour l'hiver.»

Il vient de faire une demande préalable de CAD. «Je reprends 10 ha de marais et j'ai perdu 10 ha à cause de l'urbanisation.»

 

Madame le maire veut garder les derniers quotas

Françoise Verchère est maire de Bouguenais depuis 1993: «La commune abrite un aéroport pour quelque temps encore et l'aérospatiale. Les friches gagnaient parce que certains propriétaires voyaient partout de magnifiques terrains à construire. Ici nous avons une vallée humide à protéger.

J'ai bien songé à un troupeau communal pour les entretenir mais la bonne solution ce sont les éleveurs. Pour éviter la disparition de la dernière exploitation laitière du hameau de la Matrasserie, nous avons décidé en 1996 de reconstruire les bâtiments un peu à l'écart du hameau.

La construction s'est achevée fin 2000. Elle a été financée par la commune comme nous aurions financé un atelier relais. La communauté urbaine de Nantes dont nous faisons partie, regroupe vingt-quatre communes. Elle fait partie du réseau des villes fertiles.

Son programme pour l'agriculture périurbaine a financé le défrichage et le retour à la culture des terres de l'EDF dédiées à une centrale nucléaire qui n'a pas vu le jour. Elle aide au déplacement des sièges d'exploitation (30.0000 €) mais à l'époque cela n'existait pas.

Je sais que les projets sont fragiles parce que les agriculteurs doivent gagner leur vie et que l'agriculture est en situation difficile.»

 

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