L'Italie s'oppose aux mesures de soutien du marché proposées par la Commission. Pourquoi ?

L. Z.: Je ne peux pas soutenir une proposition qui consiste à concentrer les aides sur le lait en poudre ou le beurre, parce que ce serait au seul avantage des transformateurs, et que cela n'apporterait aucun bénéfice aux producteurs.

Que suggérez-vous ?

L. Z.: Je propose d'utiliser les 600 millions d'euros prévus pour ces mesures pour aider les producteurs à cesser leur activité. Je pense à ceux qui sont déjà marginalisés et qui sortiront inévitablement du marché, tôt ou tard.

Ce programme se base sur le paiement de 0,20 E/kg de quota cédé par le producteur à l'Etat membre, ce dernier étant tenu de ne pas réattribuer ces volumes à d'autres producteurs.

En Europe, sur les 2,5 millions d'élevages laitiers, plus de 2 millions sont de petits élevages avec moins de vingt vaches. Il est évident que les plus petites structures rencontrent des difficultés à poursuivre leur activité, et qu'elles sont condamnées à disparaître.

Quelle est la situation en Italie ?

L. Z.: La crise est très grave. Dans notre pays comme dans les autres, elle est surtout due à la contraction de la demande. Mais en Italie, les coûts de production sont plus élevés que dans les autres pays européens, et beaucoup d'exploitations n'ont pas une taille suffisante. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'affecter des aides à l'industrie.

En revanche, il faut se préoccuper des éleveurs, qui constituent le maillon faible de la filière. Notre combat se concentre sur le prix du lait et les coûts de production. Il est indispensable de contrôler systématiquement le mécanisme de formation des prix, d'établir une adéquation entre l'offre et la demande...

Pour moi, il serait opportun, au terme du régime des quotas, de disposer de nouveaux moyens de gestion des volumes, afin d'éviter des surplus qui auraient des effets déstabilisants sur la filière.