Clau Pellé, château de Jayle à Saint-Martin-de-Sescas (Gironde)
«Les labels nous donnent de la visibilité et confiance aux clients»
Signalé par un grand panneau au bord de la route, le château de Jayle accueille les visiteurs qui s'arrêtent le temps d'une dégustation de vin ou plusieurs nuits en chambres d'hôtes. «Notre atout, c'est l'activité viti-vinicole que les gens ont envie de découvrir», explique Clau Pellé.
Dans la famille, les rôles sont partagés: Clau s'occupe de l'accueil, des individuels et des groupes, et son mari, Denis, des 72 ha de vignes. Jouxtant le chai, une salle de réception chaleureuse, fraîchement rénovée avec pierres apparentes, permet d'accueillir soixante personnes pour des séminaires ou des repas.
A l'étage, quatre jolies chambres d'hôtes climatisées, pouvant accueillir huit personnes, offrent une vue imprenable sur le vignoble. Après deux ans de travaux, la salle et les chambres ouvrent leurs portes en 2004, avec pour ces dernières le label Clévacances. Les chambres ont reçu par la suite la qualification «Clévacances Bacchus» pour l'activité de tourisme viticole.
En 2005, les Pellé deviennent membres du réseau Bienvenue à la ferme pour leurs vins. En 2007, les chambres et la salle de réception rejoignent ce label, tout comme la nouvelle halte pour les camping-cars, ouverte en 2008.
Pour Clau, l'intérêt de faire partie des réseaux Clévacances et Bienvenue est indéniable: «Les réseaux nous donnent de la visibilité: nous figurons sur leurs sites internet, les supports papier, nous profitons de la communication faite sur les salons.»
Un tiers de la clientèle vient grâce à la garantie de qualité apportée par les réseaux, estime Clau. Un autre tiers est amené par l'office de tourisme de l'Entre-deux-Mers. Le dernier tiers est capté directement via leur propre site internet, créé en 2004 par la secrétaire du château, qui a suivi une formation spécifique.
Depuis, le château tisse sa toile en adhérant à des labels locaux (Les Vignerons indépendants, Vignobles et chais en Bordelais) et en se faisant référencer sur plusieurs sites internet.
Mais faire partie de réseaux a un coût et les cotisations s'additionnent vite: 203 €/an pour Bienvenue à la ferme, 261 € pour Clévacances, 30 € pour l'office de tourisme. Le château est également référencé sur une demi-douzaine de sites gratuits ou facturant 50 à 75 €/an.
Les chambres, à 65 € la nuit avec petits-déjeuners, sont très demandées d'août à mi-octobre. Jusqu'ici, les réservations se font par téléphone, un système qui satisfait Clau qui apprécie ce premier contact direct avec le visiteur.
Grâce aux réseaux, les Pellé ont suivi des formations en vente, en «phoning», en anglais... pour s'améliorer et accueillir «toujours mieux», insistent-ils. Et ce qui est moins palpable mais essentiel, et qui peut être mis au crédit de l'organisation en réseau: «La solidarité, les échanges d'expériences et la convivialité.»
Véronique Marchesseau, ferme de La Haye à Langonnet (Morbihan)
«Nous sommes en relation avec des collègues portant les mêmes valeurs»
«Nous avons adhéré à Accueil paysan en 1999 avant de nous lancer dans l'hébergement. C'est avec cette association que nous avons étudié et mûri notre projet de chambres et de table d'accueil paysan, raconte Véronique Marchesseau, installée avec son mari, Gilles, au coeur de la campagne bretonne. A l'époque, nous avions arrêté l'élevage hors-sol de dindes et nous recherchions une nouvelle activité pour faire vivre l'exploitation.»
En 2001, le couple commence les démarches pour la construction d'un Domespace, maison écologique ronde en bois, pour leur activité d'accueil. Mais le permis de construire en zone agricole leur est refusé.
Ils s'orientent alors vers le réaménagement du bâtiment à fourrage existant. La grange se métamorphose bientôt en un bâtiment lumineux et confortable, en ossature bois, équipé d'une chaudière à bois déchiqueté. Au rez-de-chaussée, une vaste salle accueille une trentaine de couverts. A l'étage, deux chambres d'hôtes logent jusqu'à six personnes.
En parallèle, l'élevage de bovins allaitants est converti en bio. Les premiers vacanciers arrivent en été 2005, heureux d'expérimenter la vie à la ferme. Soucieux de pratiquer des prix «justes», le couple loue les chambres 42 €, petit déjeuner compris.
La restauration sur place concourt à l'intérêt du lieu: «Deux fois par semaine, nous mangeons des crêpes ou organisons des repas paysans que nous partageons le soir avec les personnes hébergées.»
L'échange et la disponibilité sont au coeur des valeurs d'Accueil paysan. «Nous sommes un label militant, insiste Véronique. Nous mettons en avant le partage, la participation à la vie locale, l'agriculture durable. Entre adhérents, le réseau est précieux pour échanger et s'entraider.»
Le couple cotise 300 €/an. La ferme de La Haye figure sur le site internet et les brochures d'Accueil paysan. Les réservations se font par téléphone, un choix du couple qui entend garder la main sur son planning et se contente de la fréquentation actuelle, de 120 à 130 nuits par an.