Depuis deux ans, les taupins sont en recrudescence dans le Centre et l'Ouest. Il convient d'être vigilant sur les parcelles destinées au tournesol. Toutefois, de 5 à 10% au maximum des tournesols cultivés sont classés à risque: il s'agit notamment des parcelles ayant reçu au cours des cinq dernières années une prairie, une fourragère porte-graine – y compris en dérobé –, une jachère non cultivée ou une légumineuse, qui sont des couverts propices à la ponte des taupins adultes, donc favorables au maintien et à l'augmentation des larves. Les parcelles avec la présence avérée de taupins durant les cinq dernières années sont aussi favorables à l'insecte.
Densité de semis adaptée
Alors que les solutions chimiques préventives sont rares (seul l'Oncol S est autorisé), mieux vaut adapter ses pratiques culturales. Une levée rapide du tournesol limite les dégâts en raccourcissant la durée du stade sensible. A partir de deux feuilles, la cuticule de la tige est plus résistante et la larve n'arrive plus à la traverser.
«Il faut semer dans un terrain bien affiné en surface et suffisamment réchauffé (plus de 8°C) en évitant les implantations précoces, indique la chambre d'agriculture de l'Indre-et-Loire. Un semis de l'ordre de 70.000 graines par hectare permet de compenser d'éventuelles pertes de peuplement.»
Dans le Centre, «il ne faut pas semer avant le 15-20 avril pour que les plantes ne végètent pas au départ», alerte Julien Charbonnaud, du Cetiom à Orléans. Idem dans les limons froids du Rhône-Alpes. La première quinzaine d'avril est préconisée pour le Nord-Est et l'Ouest.
Travail du sol: conditions séchantesLors de la destruction des couverts attractifs, il est important de travailler le sol en conditions séchantes et après la période de ponte des taupins (à la fin du printemps et au début de l'été). Cela entraîne un surcroît de mortalité parmi les oeufs et les jeunes larves. |