Patrick Gaille et son épouse élèvent une centaine de charolaises, près de Lapalisse, dans l'Allier. L'exploitant possède deux silos destinés au stockage d'ensilage d'herbe. Erigés l'un à côté de l'autre, ces silos sont séparés par un mur de parpaings de 2,50 mètres de hauteur.
Sur ce mur, Patrick a installé un vieux monte-bottes. Cet appareil sert à convoyer les pneumatiques destinés à couvrir et à protéger les bâches déroulées sur l'herbe récoltée, à la fin du chantier d'ensilage.
L'éleveur allaitant a consacré près de quatre jours à la transformation, puis à l'installation de son astuce sur le mur concerné.
Un système de déport efficace et économique
Patrick a récupéré le monte-bottes chez son beau-père. Le cadre de l'appareil mesure 70 cm de largeur et environ 29 mètres de longueur, en comptant le tronçon placé sur le lieu de stockage des pneus (photo 1).
Un système de déport permet de le faire pivoter au-dessus du silo en cours de remplissage lors d'un chantier d'ensilage. De cette façon, il ne gêne en rien le déchargement, puis l'étalement de l'herbe récoltée.
« J'ai conçu l'articulation de mon système de déport avec des boîtiers de roues de chars en bois, détaille Patrick Gaille. Ces boîtiers de forme conique assurent une articulation sans aucun roulement à billes. »
Moins pénible. Grâce au monte-bottes adapté en convoyeur de pneus, le fastidieux transport manuel des pneus sur les silos n'est plus qu'un mauvais souvenir pour Patrick Gaille.
Un moteur électrique triphasé de 0,5 ch entraîne la chaîne du monte-bottes. Une commande permet d'inverser le sens d'avancement du convoyage. L'astuce de l'éleveur permet de gagner du temps lors de la pose des pneumatiques sur les bâches des silos.
Réalisé par trois ou quatre personnes, ce travail est désormais bouclé en une heure. « Surtout, la tâche est beaucoup moins pénible ! », se félicite Patrick Gaille.
Plus rapide. Une heure suffit, à trois ou quatre personnes, pour couvrir une surface de 137,5 m².
Le débit de chantier est également accéléré par le nouveau rangement des pneumatiques. Ces derniers, autrefois éparpillés, étaient parfois remplis d'eau de pluie plus ou moins souillée. Ils sont désormais empilés et couverts à un même endroit.
« Avant, ils traînaient un peu partout autour de nos bâtiments, de nos silos et au bord de la départementale, coupant notre exploitation en deux », se souvient l'éleveur.
Une installation sans effort ou presque
Chaque silo mesure 25 mètres de longueur et 5,50 m de largeur, soit une surface de 137,50 m2. Au terme d'un chantier d'ensilage, le silo est recouvert d'une bâche noire, puis l'installation des pneus récupérés chez des garagistes s'effectue depuis le fond jusqu'à l'entrée.
Plus accessible. Le monte-bottes est scellé dans le mur qui sépare les deux silos de l'exploitation. Les pneus sont accessibles sur toute leur longueur.
Plus simple. Des montants tubulaires, renforcés aux angles, portent l'appareil. Des boîtiers de forme conique permettent de le faire pivoter afin de ne pas gêner le remplissage des silos.
La couverture de chaque mètre carré de bâche nécessite la pose de trois à quatre pneus de voiture. Pour ce faire, une personne se rend sur le lieu de stockage des pneus et les dépose un à un sur la montée du convoyeur, une fois que le moteur est en marche.
Les autres personnes participant au chantier saisissent alors deux à deux les pneumatiques avançant sur le convoyeur.
Des « boudins » astucieux
Afin de bien clore ses silos, Patrick Gaille a imaginé des « boudins », fabriqués avec de la toile de big-bag hors d'usage. Ces boudins, constitués d'un morceau d'une toile retournée et cousue, sont remplis de 10-15 kilogrammes de sable grossier avant d'être fermés. Ils sont ensuite déposés le long des bords des bâches. L'éleveur ne ferme plus ses silos avec de la terre. L'hiver venu, les boudins ne gèlent pas quand la température descend en dessous de zéro à l'inverse de la terre, souvent gorgée d'eau.