Trois mètres cubes tous les deux jours... C'est la quantité de sciure de peuplier que Louis Tournier dépose sur l'aire d'exercice de ses 40 vaches laitières, l'hiver à Ruffey-lès-Beaune, dans la Côte-d'Or. Après le raclage, il nivelle avec le godet les tas déposés sur ses 120 m² d'aire d'exercice bétonnée de façon à constituer un tapis de 5 à 6 cm d'épaisseur.

 

«La sciure que j'utilise depuis 2003 provient d'une caisserie d'emballage, détaille-t-il. Elle est donc sèche et très absorbante.» Bien plus que la paille que Louis utilisait auparavant.

Augmenter l'autonomie de la fumière

 

L'intérêt de la sciure concerne surtout le stockage en fumière. Après deux jours, le produit raclé se stocke aisément et ne coule pas. «Je peux l'entasser au-delà de la hauteur des murs de la fumière sans débordement, assure Louis. Ce n'était pas le cas avec la paille. Même en période de fortes pluies, je n'ai plus de purin. Globalement, j'ai augmenté l'autonomie de ma fumière. Je peux passer presque tout l'hiver.»

 

Louis a d'abord pris conseil auprès du contrôle laitier pour s'assurer qu'il n'y avait pas de contre-indications à l'utilisation de ce type de sciure de bois brut non traité et tendre. «Lorsque je cure l'aire de couchage, trois fois par hiver, je vide en même temps la fumière, poursuit Louis, qui n'aime pas voir le fumier s'accumuler sous les vaches. Je stocke le tout en bout de champs et je mélange l'ensemble avant d'épandre.»

Louis Tournier utilise la sciure toute l'année et chiffre sa consommation annuelle à 400 m3. Il estime son prix de revient à 0,60 €/m3. Il s'agit du coût de transport de la marchandise qu'il assure lui-même, auquel s'ajoute le travail de manutention. Louis considère que la sciure représente la même charge financière que la paille qu'il récoltait auparavant. Il a réduit sa récolte de 30 tonnes, soit 6 hectares qu'il broie aujourd'hui. Quant aux vaches, elles trouvent le matelas très confortable et s'y couchent souvent dès la première nuit. Autre avantage pour Louis, elles n'apportent pas de paille en salle de traite.

 

Stockage: deux épandeurs rehaussés

Louis Tournier prend livraison de la sciure environ une fois par semaine. Il a acheté deux épandeurs d'occasion dont il a rehaussé les côtés avec des tôles. Chacun peut contenir 8 ou 9 m3 de sciure. Un des deux reste à la scierie située à sept kilomètres de la ferme pendant que Louis vide le contenu de l'autre. «L'entreprise me donne la sciure que je me suis engagé à évacuer.»