«Notre principale motivation était d'alléger notre travail lorsque nous avons construit nos tunnels, lancent Jean-Pascal et Richard Melet, de Monétay-sur-Loire, dans l'Allier. L'étable entravée ne nous convenait plus. Il fallait faire téter les veaux deux ou trois fois par jour. Avec cent dix charolaises, la tâche était trop lourde à gérer.» Les deux frères se tournent donc vers l'aire paillée. Mais comme ils ne sont pas propriétaires des terrains qu'ils exploitent, la construction d'une stabulation en dur est difficile.
«La solution des tunnels s'est imposée, explique Jean-Pascal, puisqu'ils sont démontables et peuvent être déplacés facilement.» Le premier voit le jour en 2004, le deuxième, deux ans plus tard. «Sans la fièvre catarrhale, nous aurions installé le troisième cette année.»
Vingt-six places par tunnel
Les deux associés sont satisfaits de l'agencement de leurs nouvelles installations. Le couloir d'alimentation coupe transversalement les tunnels en deux de manière à laisser un espace maximal aux animaux. Il mesure 4,28 mètres de largeur, l'équivalent de deux «fermes». La distance entre les poteaux est de 2,14 mètres. C'est le constructeur qui l'a définie pour que le tunnel résiste aux intempéries. Les 4,28 mètres sont bétonnés et suffisent au passage du tracteur pour distribuer le fourrage et pailler. «Nous y circulons à reculons, indique Richard, mais il serait possible d'ouvrir le bardage au bout du second tunnel.»
C'est la largeur du tunnel qui a déterminé le nombre de vaches. Les 12 mètres autorisent treize places de cornadis à côté d'une ouverture qui sert de passage d'homme ou pour sortir un animal. Chaque tunnel loge donc vingt-six vaches suitées. Des barrières en tubulaire, comme dans une construction classique, cloisonnent l'espace au fond de la case pour accueillir les veaux ou une vache fraîchement vêlée.
Du côté de la ventilation, l'air rentre par les pignons au travers de filets brise-vent. «Ils couvrent toute la surface sur le premier, précise Jean-Pascal, alors que sur le deuxième nous avons installé des portes en tôles transparentes derrière les barrières. Seules les demi-lunes au-dessus laissent passer l'air. Elles sont suffisantes puisque le troupeau ne souffre pas de maladies respiratoires.»
C'est aussi beaucoup plus lumineux et plus pratique car l'enroulement du filet pour déplacer les animaux demande toujours plus de temps. «Nous apportons des améliorations au fur et à mesure, indiquent les deux frères, car nous n'avons pas de modèle à suivre.»
Une garantie décennale
Pour le confort thermique des animaux, les deux associés ont préféré isoler la construction avec de la laine de verre. «Cela n'est pas indispensable», assure Daniel Gueullet, technicien à «Bovins croissance». Elle est placée entre deux bâches. Celle de l'extérieur du type de la «bâche pour camion» est plus épaisse.
«Après quatre hivers de fonctionnement pour le premier tunnel, rien n'a bougé, précise Richard, qui ajoute que les tunnels bénéficient d'une garantie décennale assurée par le fournisseur. «Nous avons aussi opté pour l'assistance au montage. Ainsi, nous sommes sûrs de réaliser la pose rapidement et dans de bonnes conditions. En une semaine le chantier est bouclé. De toute façon l'installation des bâches exige au moins la présence de quatre à cinq personnes. Ce n'est pas un investissement superflu.»
Un aménagement pour les génissesLes génisses logent aussi dans un tunnel où le couloir d'alimentation est, cette fois, dans le sens de la longueur avec des barres au garrot au-dessus des auges. Les parois demandent une protection supplémentaire de 70 cm en bois car les animaux ont tendance à lécher le bord des tôles. |