C'est décidé! La France vaccinera contre les sérotypes 1 et 8 (BTV 1 et 8) de la fièvre catarrhale ovine (FCO) à partir du 15 décembre 2008. Et tout cela sans interrompre les flux commerciaux vers l'Italie. C'est en tout cas ce que laissent espérer les négociations en cours à Bruxelles, ainsi que le protocole signé le 14 novembre avec les autorités italiennes.

Alors pourquoi tant de précautions pour fixer la date de lancement de la campagne de vaccination? Parce que, dans l'état actuel de la réglementation communautaire, vacciner contre le BTV 1 dans une zone réglementée à cause du BTV 8 entraînerait une fermeture immédiate des marchés à l'exportation. Nos voisins italiens et espagnols considéreraient l'intégralité de l'Hexagone comme réglementé à cause des deux sérotypes du virus.

Encore quelques ajustements à prévoir

L'accord signé avec l'Italie jouera en deux temps. D'abord en permettant l'introduction en Italie de bovins non vaccinés ou vaccinés pour un seul sérotype lors des 60 jours précédant la fin de la période italienne d'inactivité vectorielle. Historiquement, celle-ci s'achève au début de mars. Cela libère une période de deux ou trois semaines entre la mi-décembre et le début de janvier pour exporter des broutards non vaccinés.

Puis, dès que les Italiens auront déclaré l'inactivité vectorielle, ce sont les animaux vaccinés contre les deux sérotypes qui pourront traverser la frontière, sans délai une fois le rappel effectué. Cette disposition raccourcit de 60 jours la période actuellement requise avant le départ des animaux.

Il reste tout de même que Bruxelles doit fourbir son arsenal juridique pour reconnaître les spécificités des zones réglementées, où il y a vaccination mais sans que le virus soit présent.

En attendant, il apparaît urgent de vacciner contre le sérotype 8 les broutards qui ne le sont pas encore, et qui sont destinés à l'exportation, pour disposer d'animaux valablement vaccinés au début de décembre.