« J'avais besoin d'une personne pour l'exploitation afin de me libérer du temps. Mais je ne cherchais pas vraiment », raconte Jean-Michel Roux.

 

Agriculteur à Mernel, dans l'Ille-et-Vilaine, il est à la tête d'un atelier de 350 veaux de boucherie et de 100 ha de cultures en Gaec.

« J'ai appris par mon technicien que Marie-Paule Renault cherchait un élevage pour son apprentissage. »

Marie-Paule est pâtissière de formation. Après plusieurs années passées dans le métier et des problèmes de dos, elle a décidé de se réorienter vers l'agriculture.

« Mes parents ont des vaches laitières et des veaux de boucherie. Je souhaite reprendre l'exploitation après le départ de ma mère, en 2011. Pour me former, j'ai choisi l'alternance, qui combine théorie et pratique. »

Elle a pris contact avec Entraide rurale, un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ). Associée à l'Issat, un lycée agricole de Redon, Entraide rurale propose une formation diplômante aux salariés agricoles, un BPREA en alternance sur deux ans.

Le contrat d'apprentissage de Marie-Paule a été signé en novembre 2006 malgré ses 27 ans. Reconnue travailleur handicapé, elle a bénéficié d'une dérogation d'âge.

Des aides régionales

La formation comprend deux jours par semaine à l'école et le reste du temps chez l'employeur. Marie-Paule partage son temps entre l'exploitation de Jean-Michel et celle de ses parents.

« C'est une bonne formule, car je n'avais ni le besoin ni la capacité financière d'avoir un apprenti à plein temps », confie Jean-Michel. L'autre avantage est administratif.

« Entraide rurale est l'employeur et s'occupe de tout : contrat d'apprentissage, aides à l'embauche, fiche de paye... Je règle un taux horaire pour mon apprentie. »

« Le contrat d'apprentissage bénéficie de l'exonération de l'essentiel des charges sociales patronales », explique Hubert Sandré, animateur d'Entraide rurale.

En Bretagne, le conseil régional verse en outre une prime pour l'assiduité de l'apprenti pendant les cours (1.000 euros par année de formation), une prime liée à l'engagement de l'entreprise dans la formation (1.000 € par an) et une prime pour la mixité dans les métiers (300 € par an), qui encourage le travail des jeunes femmes dans l'agriculture.

Grâce à une péréquation, le tarif est le même pour tous les employeurs du groupement (13 € par heure).

« Nous avons bénéficié, dans le cas de Marie-Paule, d'une aide pour l'emploi d'un travailleur handicapé. Cela a diminué le taux horaire facturé de deux euros, pour compenser son impossibilité d'effectuer certains travaux, et assurer une meilleure rémunération à Marie-Paule. »

Le contrat d'apprentissage se termine le 5 novembre. Satisfait, Jean-Michel Roux a décidé de l'embaucher à tiers temps en attendant qu'elle s'installe. Mais il continue de travailler avec le groupement d'employeurs pour se simplifier la vie.

Un CDD aménagé

• Le contrat d'apprentissage permet à un jeune d'acquérir une formation professionnelle sanctionnée par un diplôme. C'est un CDD d'une durée de deux ans (dérogation possible : de 1 à 3 ans) fondé sur l'alternance entre centre de formation et employeur.

• Public visé : jeunes de 16 ans à moins de 26 ans (possibilité de dérogation).

• Aides à l'employeur : exonération des charges sociales patronales, à quelques exceptions près (médecine du travail, ANEFA…), et primes des conseils régionaux.

• Rémunération de l'apprenti : salaire déterminé en pourcentage du Smic selon l'âge et l'année de formation (de 25 à78 %).