L'an dernier, Nicolas s'installe sur une exploitation de plus de 200.000 litres. L'élevage Cottier double alors sa référence laitière. Dès 2000, lors de la mise aux normes, Annie et Jean-Luc Cottier ont anticipé cet agrandissement en construisant un bâtiment pouvant accueillir une soixantaine de vaches. Le couple continue à traire dans son ancienne salle de traite (2 x 3 épi) situé à 50 mètres du bâtiment. Quant aux veaux, ils sont élevés dans une nurserie proche de la laiterie et datant d'une dizaine d'années. Par manque de places, ils ne conservent que les femelles. Dans le courant de 2004, le couple prolonge le bâtiment pour y incorporer une TPA 2 x 8. Cette dernière est mise en route à l'automne dernier lorsque le troupeau laitier passe de trente à soixante vaches. Dans le même temps, le Gaec Cottier choisit d'investir dans une nurserie pouvant accueillir une soixantaine de veaux, située à côté de la nouvelle salle de traite. «Notre objectif était de rapprocher les veaux de la laiterie car nous ne voulions pas les élever à la poudre de lait, insiste Jean-Luc. L'ancienne nurserie était, certes, un peu sombre, mais elle restait très fonctionnelle. Si elle n'avait pas été située à 50 m de la salle de traite, nous l'aurions conservée.» Les différents aménagements durent plusieurs semaines et les premiers veaux inaugurent la nouvelle nurserie en juillet. Sa conception reste assez classique: dix cases individuelles en tôle galvanisée et cinq box collectifs pouvant accueillir neuf ou dix veaux chacun. Le Gaec Cottier a maintenant suffisamment de places pour garder également les mâles. Sans Dal, l'investissement se limite alors à 26.315 €. «Toutefois, tout est prévu pour installer un Dal dans les prochaines années, explique Jean-Luc. Mais nous avons déjà beaucoup investi ces dernières années. De plus, nous avons suffisamment de main-d'oeuvre.» La plupart du temps, le couple Cottier trait ensemble. Jean-Luc trouve donc toujours un moment durant la traite pour s'éclipser et aller donner à boire aux veaux. Annie assure alors seule la traite durant quelques instants. «En fonctionnant ainsi, nous ne perdons pas de temps, souligne Jean-Luc. Mais nous pouvons nous le permettre car la nurserie est située à côté de la laiterie. Si jamais un problème survient à la traite, je reviens immédiatement.»

 

Une litière en contact direct avec le béton

Les nouveau-nés passent d'abord une dizaine de jours en case individuelle. Durant cette période, Jean-Luc les habitue à boire au cornadis. Ainsi, ils sont dressés lorsqu'ils se retrouvent par la suite dans les box collectifs. Dans les cases individuelles, les veaux sont conduits sur une litière en contact direct avec le béton. «C'est plus simple pour nettoyer, souligne Jean-Luc. Nous avons également prévu une petite pente orientée vers l'arrière de la case où se trouvent un caniveau puis une grille. Ainsi, tous les jus sont récupérés et évacués vers la fosse à lisier.» Ce système est certes pratique, mais il ne permet pas de conserver une litière sèche comme c'est le cas lorsque les cases se trouvent sur des caillebotis. Avec seulement dix cases individuelles, Jean-Luc ne peut isoler ses veaux que dix jours lors de la forte période de vêlages. Idéalement, ils devraient rester en cases individuelles pendant trois semaines (période où le risque sanitaire est le plus important). Jean-Luc a d'ailleurs observé quelques problèmes de diarrhée dernièrement. Avoir davantage de cases lui permettrait aussi d'en curer et d'en désinfecter plusieurs en même temps au lieu de la faire les uns après les autres. Il réduirait ainsi le développement des diarrhées.

Vers l'âge de dix jours, les veaux sont en box collectifs. Les associés ont prévu un couloir de paillage entre le mur du bâtiment et les box. Jean-Luc paille régulièrement et en petite quantité. Si le couloir de paillage améliore les conditions de travail, sa présence offre moins de protection aux veaux contre les courants d'air. De plus, «l'arrière de la nurserie est composé de deux mètres d'agglos et autant de tôles perforées au-dessus, remarque Jean-Luc. Le bâtiment est assez froid en hiver.» Deux murets de 1,20 m de hauteur et de 5 m de longueur ont donc été construits à l'arrière des quatre premiers box (qui accueillent les plus jeunes). Ainsi, les veaux peuvent s'abriter derrière le muret lors des périodes venteuses.

 

 

Expert: DOMINIQUE BOUCHUT, ingénieur au BTPL

«Une capacité suffisante pour constituer des lots homogènes»

«La conception est globalement bonne. Il y a une très bonne adéquation entre la capacité des box collectifs et la taille du troupeau. Ainsi, le Gaec Cottier peut constituer des lots homogènes. La construction du muret de protection est aussi une très bonne idée qui permet de pallier le problème d'espace vide à l'arrière des cases. Toutefois, tout n'est pas parfait. Le nombre de cases individuelles reste insuffisant. Idéalement, les veaux devraient y rester au moins quinze jours.

Dans les bâtiments où la place est limitée (ce n'est pas le cas au Gaec Cottier), l'achat de niches extérieures permet de faire un tampon entre les lots de veaux. J'aurais également privilégié des cases individuelles en bois sur caillebotis pour améliorer le confort des nouveau-nés. Enfin, le box d'isolement des laitières dans la nurserie est regrettable. Les veaux ayant peu d'immunité, une vache malade à leurs côtés leur transmet facilement un virus.»