Sébastien Corruble a conçu une nurserie lumineuse en installant des translucides sur le toit et de puissants néons.

 

«Les veaux doivent être séparés des adultes, insiste Sébastien Corruble, qui conduit quatre-vingts normandes avec son épouse Sandrine, à Ouville-la-Rivière, dans la Seine-Maritime. La nurserie reste néanmoins dans la même stabulation. Seul un mur la sépare de l'aire paillée des vaches. Une porte donne accès au box à vêlage. Dès leur naissance, les veaux rejoignent facilement la nurserie. Ils sont installés dans des cases individuelles de 1,40 mètre sur 0,80 mètre en tôle galvanisée. «Sur le sol, un caillebotis en bois maintient les animaux toujours au sec», précise Sébastien.

Charpente en bois

Pour la charpente et le bardage, les éleveurs ont opté pour le bois. «C'est un matériau plus chaleureux que le métal et qui ne demande pas d'entretien. Il est surtout moins propice à la condensation, précise Sébastien. J'avais à coeur de traquer l'humidité car c'est un fléau pour les veaux. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je voulais les séparer des adultes, qui sont de très gros producteurs de vapeur d'eau.» Afin d'éviter les problèmes respiratoires, Sébastien paille ses veaux manuellement pour ne pas générer trop de poussière.

 

«J'épands aussi un produit sur la litière pour limiter l'émanation d'ammoniac et éviter les mauvaises odeurs», explique Sébastien. La conception de la ventilation contribue à l'évacuation de l'air vicié. Les entrées d'air sont situées sur le long pan (ouvertures de 1,5 cm entre les planches du bardage) alors que la sortie s'effectue par une faîtière ouverte. Ce long pan est exposé aux vents du nord. «L'hiver, il laisse passer trop d'air froid. J'ai dû installer une bâche de récupération jusqu'à mi-hauteur. L'ambiance est meilleure depuis, explique-t-il. Mais elle n'est pas totalement maîtrisée. Les écarts de températures sont parfois très marqués. Il n'est pas exclu que j'investisse dans une climatisation avec extracteur d'air.»

 

Du côté de l'éclairage, il est différent de celui de la stabulation des vaches. «Les néons sont blancs, très clairs et puissants. Nous avons également étudié leur emplacement optimal grâce à un logiciel. Je suis attentif à ce détail car cela favorise la fixation des vitamines», ajoute Sébastien.

Les veaux restent de quinze jours à trois semaines en cases individuelles, puis sont dirigés vers les parcs collectifs. Le premier dispose d'un Dal (lire l'encadré). Les veaux y séjournent pendant soixante-dix jours, jusqu'au sevrage, avant de rejoindre le deuxième parc où il ne reçoivent qu'un aliment du commerce et de la paille. «J'ai préféré prévoir large, avec 7 m² par animal, alors que les références sont plutôt aux alentours de 3 m² par animal. Cela me laisse un peu de souplesse, au cas où j'aurais la possibilité d'augmenter l'effectif de mon troupeau.» Le sol est en terre battue pour éviter les glissades, mais aussi pour faciliter le curage. Ce dernier s'effectue toutes les trois ou quatre semaines. Les veaux sont alors bloqués sur les couloirs d'alimentation. Grâce aux deux portes coulissantes de 6 mètres de largeur, les deux aires sont nettoyées en moins de 2 heures.

 

1. Accès facile. A la naissance, l'accès à la nurserie se fait par une porte située juste derrière le box de vêlage.

 

2. Quai surélevé. Le quai d'alimentation est surélevé pour une meilleure surveillance et les barres au garrot sont moins dangereuses que les cornadis.

3. Cases individuelles. Pendant trois semaines, les veaux logent dans une case de 1,40 m x 0,80 m sur un caillebotis en bois. Au sol, une pente de 5% évacue les jus vers la fosse.

4. Curage. Le curage, qui a lieu toutes les trois ou quatre semaines, nécessite moins de 2 heures.

5. Exposition. Sébastien a dû installer une bâche sur le bardage pour compenser la mauvaise exposition.

 

Un Dal pour le confort des veaux et de l'éleveur

«Nourrir coûte cher, mais mal nourrir coûte encore plus cher!, souligne Sébastien. C'est pourquoi je n'ai pas hésité à investir dans un distributeur automatique de lait (Dal). Nous avons déboursé 12.000 euros environ. Cet équipement participe à notre confort de travail et nous permet d'offrir une alimentation de qualité.» Le lait est toujours à une bonne température, aux alentours de 40°C. Le sevrage s'effectue progressivement et n'occasionne pas de stress. Au cours du troisième mois, les six litres de lait distribués quotidiennement diminuent petit à petit pour être supprimés au début du quatrième mois. Les quantités sont programmées. Le minimum étant 0,5 l avec un maximum de 1,5 l. «Je préfère utiliser le lait des vaches plutôt que de la poudre, car il convient mieux à une bonne croissance des veaux.» Le lait qui ne peut pas être commercialisé, car trop riche en cellules ou issu de quartiers «mammiteux», est utilisé en priorité. Il est dirigé vers le tank du Dal grâce au prolongement du circuit de lavage de la salle de traite. «L'automatisation de ces tâches permet de mieux surveiller les animaux et de détecter les maladies plus précocement», indique Sébastien.

 

 

Moins de stress. La diminution progressive des quantités de lait distribuées permet de bien gérer le sevrage.