Les derniers hectares à moissonner dans le Nord-Ouest et des semis en retard ont sans doute tempéré l'affluence du premier jour d'Innov-Agri à Outarville, mardi 2 septembre. Mais la présentation des matériels en dynamique, l'opportunité de les comparer en plein air, les contacts directs avec les constructeurs sont apparus toujours aussi attractifs. Les trois jours permettent de lisser l'effet météo et rendent les exposants plus disponibles.
Nouvelles exigences
La manifestation draine des visiteurs des quatre coins de France. «On vient voir des matériels qu'on ne trouve pas chez nous et observer les tendances», témoigne un éleveur bourguignon, même si la FCO freine les élans d'investissement. Chez les céréaliers, la flambée des intrants modère l'optimisme ambiant. «Les clients sont plus exigeants», commente un vendeur de concession. Toujours du confort, de la maniabilité, de la souplesse de conduite, auxquels s'ajoutent consommation de carburant, coût et simplicité d'entretien, réglages sans risques et cohérents… «Le bon outil au bon moment pour travailler vite et bien.» Ce qui justifie plus de puissance, des outils plus larges, un intérêt marqué pour les distributeurs d'engrais avec pesée intégrée, de traçage et de coupure automatique de tronçon pour les pulvérisateurs. L'environnement est une préoccupation bien palpable.
ALÉAS CLIMATIQUES SIMULÉS. Sur 5.000 m², Groupama a reconstitué les effets de différents aléas climatiques, comme le coup de chaleur, la grêle, la tempête, sur quatre cultures différentes, comme le montre Benoît Ferrière, expert référent Ile-de-France.
AMBIANCE. Les visiteurs ont été attentifs à toutes les innovations permettant de maîtriser les coûts.
DÉMONSTRATIONS. Des présentations dynamiques étaient proposées aux visiteurs. L'occasion de découvrir les nombreuses nouveautés en matériel de récolte.
GUIDAGE. Innov-Agri est l'occasion pour les visiteurs de se familiariser avec le guidage par satellite; une technique en plein essor dans le monde agricole.
Village des bioénergies: un tracteur qui roule à l'huileArrivé au petit matin, juste avant l'ouverture d'Innov-Agri, le tracteur Deutz Natural Power est un modèle que les différentes filiales du constructeur veulent à tout prix exposer. Il était présenté lundi en Allemagne à une manifestation où se rendait la chancelière allemande, Angela Merkel, et a voyagé toute la nuit pour être sur place à Outarville. C'est le premier tracteur de grande série à être garanti d'usine pour fonctionner à l'huile végétale pure (HVP). Son moteur est un common-rail de nouvelle génération souscrivant aux normes d'émission de la phase III. Il est doté d'un double circuit d'alimentation avec deux réservoirs (fioul et HVP). Quand la température de combustion est jugée idéale, un calculateur gère automatique le basculement du gazole vers l'HVP, et vice versa. Au sein du «village des bioénergies», les visiteurs pouvaient trouver une large panoplie d'équipements. Les panneaux solaires ont fleuri encore plus que d'habitude, signe que ce secteur est en effervescence, de même que les chaudières à biomasse. |
PLEIN D'HUILE. Agriculteur, Christian Hubert (à gauche) a fourni les 400 litres d'huile végétale pure pour faire le plein du nouvel Agrotron Deutz Natural Power, en compagnie de Gérard Charrier (Same Deutz-Fahr). Ce tracteur démarre au fioul et bascule automatiquement à l'HVP grâce à un calculateur spécifique.
BRIQUETTES DE PAILLE. Beaucoup d'intérêt autour de la remorque mobile de fabrication de briquettes de menue paille (Thiérart).
Conduire mieux pour consommer moins Une conduite économique réduit de 10 à 20% la facture de fioul, comme l'a rappelé la conférence organisée mardi 2 septembre. «Je n'apprends pas aux chauffeurs à conduire, je les sensibilise sur trois points: le couple et la puissance maximum, la consommation, résume Bruno Chauveau, formateur au CFMA de Nozay (Loire-Atlantique). L'écart peut aller jusqu'à 7 l/h.» On peut pousser l'économie à plus de 30% en adaptant la liaison tracteur-outil, la pression des pneus en fonction de la charge, par l'entretien et la qualité du fioul. Nicolas Touchard, animateur d'EDT Pays de la Loire, précise: «Le carburant représente 10 à 15% du chiffre d'affaires d'une entreprise.» Une formation désormais ouverte aux agriculteurs et aux forestiers et prise en charge par le Fafsea et Vivea. |