Entrées en vigueur le 1er septembre, les nouvelles normes européennes sur la présence de résidus phytos dans les aliments font l'objet de vives critiques de la part de plusieurs organisations environnementales. Elles estiment que le réglement va entraîner «une augmentation spectaculaire des limites existantes.» Pour ces organisations, «la Commission a identifié le pays ayant la plus mauvaise limite de sécurité et adopté ce niveau pour les normes européennes.» Elles ont lancé une action en justice devant la Cour européenne de justice contre le nouveau texte.

Bruxelles se défend: «Les nouvelles normes se basent sur des données scientifiques. Dans plusieurs cas, l'Union européenne a établi des limites maximales en résidus, alors que les Etats membres n'en avaient pas, rendant notre alimentation plus sûre.»

Sécurité alimentaire

Pour la Commission, le nouveau réglement vise donc «à garantir la sécurité alimentaire en Europe» et à «lever les obstacles au commerce intra-européen». Auparavant, des limites maximales de résidus (LMR) différentes pouvaient s'appliquer, selon les pays, à une même matière active et à une même culture, «ce qui suscitait des interrogations de la part des consommateurs, des agriculteurs et des opérateurs», explique Bruxelles.

«Il y avait parfois des camions français transportant des salades qui étaient bloqués à la frontière allemande, car les LMR étaient plus basses qu'en France. Une LMR plus élevée ne veut pas dire qu'il y a un problème de santé humaine, tant que l'on reste en dessous de la dose journalière admissible, argumente Jean-Charles Bocquet, directeur de l'UIPP (1). Les LMR intègrent une grande marge de sécurité.»

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(1) Union des industries de la protection des plantes.

 

Base de données

Le nouveau règlement concerne les limites maximales de résidus pour environ 1.100 matières actives, dans 380 denrées alimentaires. Une base de données est disponible pour consulter ces valeurs de LMR (http://ec.europa.eu/sanco_pesticides/public/index.cfm).