La douzième édition d'Innov-Agri s'est achevée jeudi 4 septembre, après avoir accueilli près de 90.000 visiteurs, dont de nombreux étrangers. Les démonstrations dynamiques qui font la force et l'originalité de ce salon grandeur nature se sont déroulées sans problème, malgré le passage d'une perturbation durant la journée de mercredi.
Entre autres nouveautés, certains constructeurs avaient choisi Innov-Agri pour présenter de nouveaux modèles. C'est ainsi que trois gammes de moissonneuses-batteuses et une série de tracteurs y ont fait leurs premiers pas en public.
Chaîne complète en démonstration
Témoins de l'importance prise par ce salon, certains constructeurs ont mis les petits plats dans les grands et ont opté pour des stands géants qui reconstituent toute l'activité d'une exploitation agricole, ou qui mettent en scène en continu les différents travaux intervenant sur une parcelle. Comme lors des précédentes éditions, les démonstrations ont attiré un public venu pour constater la qualité du travail et qui n'a pas hésité à fouiller les andains ou les lignes de semis pour évaluer les performances des machines.
Objectif: économies
Les stands fourmillaient d'innovations en phase avec les préoccupations des visiteurs. Céréaliers et polyculteurs-éleveurs ont découvert de nouvelles solutions techniques, du travail du sol à la récolte, en passant par les aides à la conduite et la manutention.
La grosse tendance du salon concernait tout ce qui a trait aux économies, que ce soit au niveau de la consommation de carburant ou des charges de mécanisation. Les tracteurs à bas prix ont d'ailleurs fait une entrée très remarquée sur les stands des grands constructeurs et rencontré une affluence inespérée.
Enfin, le succès des stands et des conférences du village des bioénergies a confirmé l'intérêt croissant du monde agricole pour les problématiques énergétiques.
Des conférences pour éclairer l'avenir- Pac: les aides vont baisser.Lors d'une conférence autour du thème crucial des enjeux du bilan de santé de la Pac pour l'après-2013, Hervé Guyomard, directeur de recherche à l'Inra, a incité les agriculteurs à prendre conscience du contexte mondial actuel. «Les aides vont commencer à diminuer. Il faudra le faire progressivement. Mais les jeunes qui s'installent doivent être prévenus, a-t-il averti. Quelle que soit la décision prise d'ici à la fin de l'année, il ne faut pas se dire que l'on est tranquille pour un moment. La réflexion pour la Pac d'après-2013 va commencer aussitôt.» (A. D.) - Phytos: «Réduire de 50%, c'est possible!»En attendant l'application des premières mesures du plan Ecophyto 2018 prévue en novembre, la réduction d'usages des phytos a fait débat à Innov-Agri. «Dans un contexte de contamination des milieux, de phénomènes de résistance et d'érosion d'efficacité des matières actives, la réduction de 50% de phytos est possible, a estimé Laurence Guichard, de l'Inra. Mais à condition d'adapter les systèmes de culture en évitant les situations à risque, à travers notamment le type de rotation.» (F. M.) |
Autonomie energétique des exploitations
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Lors de sa visite à Innov-Agri, le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a fait un long arrêt au Village des bioénergies. Il s'est dit décidé à « accompagner ce changement stratégique de l'agriculture française vers l'autonomie énergétique » des exploitations. «Ce n'est pas une option, c'est une nécessité, a-t-il martelé, et c'est possible dans les dix-douze ans qui viennent.» Pour y parvenir, le gouvernement va lancer 100.000 diagnostics d'exploitations pour voir « comment et où on peut consommer moins d'eau, de phytos, d'électricité, de gaz et de fioul. «Par un bon réglage des moteurs, on me dit que l'on peut baisser de 20 à 25%, parfois plus, la consommation de fioul», a-t-il précisé. Pour financer les diagnostics, dont le coût unitaire est estimé entre 2.000 et 3.000 euros, Michel Barnier a indiqué qu'il envisageait une prise en charge en grande partie par des fonds publics, y compris par des crédits européens, et que de grandes entreprises comme Gaz de France, EDF et Total avaient répondu positivement à ses demandes de cofinancement.
Première présentation publique
De plus en plus, les constructeurs profitent d'Innov-Agri pour présenter au public leurs nouveaux produits. Ces démonstrations attirent une foule nombreuse et intéressée, comme chez Lemken où évoluait, pour la première fois en France, le déchaumeur Karat.